Vendange 2006 : la Champagne nage dans le bonheur

 
 
SGE.UDI89.051006132545.photo00.quicklook.default-245x163.jpg
Hubert Thiebault, un producteur de Champagne, trinque, le 6 septembre 2006 au premier jour des vendanges (Photo : François Nascimbeni)

[05/10/2006 13:27:30] REIMS (AFP) Les professionnels du champagne sont radieux après la vendange 2006 qui vient de prendre fin et devraient selon eux déboucher sur un millésime de grande qualité tout en alimentant par ses raisins abondants la demande croissante dans le monde.

“A priori, tout le potentiel est là pour que le millésime soit bon”, a déclaré à l’AFP le président du Syndicat général des vignerons (SGV, qui représente les quelque 19.000 exploitants), Patrick Le Brun.

“Dans la région de la côte des Bar (ndlr: dans l’Aube), les raisins étaient très mûrs, ce qui donnera un millésime type année chaude, avec des champagnes très matures, des arômes miellés”, ajoute-t-il. Le gros des vignes (70%) se situe cependant dans la Marne.

“On finit avec un degré moyen entre 9,8 et 10, qui est idéal pour faire un vin de champagne”, poursuit M. Le Brun, évoquant le degré de sucre, qui va se transformer en alcool avec la fermentation.

“On va avoir une très belle qualité moyenne de raisin avec une mention particulière pour le chardonnay, le cépage le plus précoce”, poursuit le porte-parole du Comité interprofessionnel du vin de champagne (Civc), Daniel Lorson.

Le vignoble champenois couvre quelque 32.000 hectares avec trois cépages: 38% de pinot noir, 34% de meunier et 28% de chardonnay.

Grand champagne ou pas ? Une partie de la réponse définitive interviendra au printemps prochain, au moment des assemblages. Alors, dans chaque grande maison, le responsable de cave va marier dans le secret de la tradition des vins issus d’années, de crus (terroirs) et de cépages différents.

En attendant, la quantité est aussi au rendez-vous. “Nous allons rentrer dans tous les crus et dans tous les cépages les 13.000 kilos/hectares qui nous sont autorisés par l’appelation”, selon M. Lorson.

Cela tombe bien, la demande de champagne progresse: “Au 31 août, on est à plus 6,98% de progression en volume depuis le début de l’année. On tourne sur un rythme annuel de 318 millions de bouteilles”, indique-t-il.

SGE.UDI89.051006132545.photo01.quicklook.default-178x245.jpg
Une travaillause récolte les grappes mûres de raisin de Chardonnay à Montgenost, le 6 septembre 2006, en Champagne (Photo : François Nascimbeni)

Les grandes maisons (Pommery, Veuve-Cliquot…), qui n’ont que très peu de vignes et dépendent donc des vignerons pour leur raisin, se félicitent d’être à l’abri d’une pénurie de matière première.

“Les volumes achetés par les maisons de champagne leur permettront d’élaborer plus de 200 millions de bouteilles de grande marque qui ne seront vendues dans le monde que dans quelques années”, précise ainsi l’Union des maisons de champagne (UMC).

“Cette bonne vendange vient à point nommé pour conforter les stocks (environ trois années de ventes) et accompagner la progression générale de nos expéditions dans le monde”, ajoute l’UMC.

L’an dernier, 307,5 millions de bouteilles ont été vendues, dont 58% en France, pour un chiffre d’affaires de près de quatre milliards d’euros.

Dans ce contexte florissant, les salariés demandent leur part du gâteau. A Epernay, 25 salariés des champagnes Martel sont en grève depuis une semaine pour demander “une nouvelle modalité du calcul de l’intéressement” pour 2007.

 05/10/2006 13:27:30 – © 2006 AFP