Le groupe britannique de défense BAE fait les frais de la tourmente chez EADS

 
 
SGE.MXU72.030706140326.photo00.quicklook.default-245x106.jpg
Le logo Le groupe britannique de défense BAE Systems, le 16 juin 2005 au Bourget (Photo : Pierre Verdy)

[03/07/2006 14:07:25] LONDRES (AFP) Le groupe britannique de défense BAE Systems semble faire les frais de la tourmente chez EADS, après l’estimation par la banque Rothschild à 2,75 milliards d’euros des 20% d’Airbus qu’il a décidé de vendre, et dont il pouvait sans doute espérer un meilleur prix.

BAE Systems, qui souhaite s’étendre aux Etats-Unis, avait annoncé en avril qu’il souhaitait céder à EADS ses 20% dans Airbus, et exercé formellement son option de vente début juin. Cette annonce était antérieure aux déboires d’Airbus qui avait choqué les marchés en faisant part d’importants retards pour son A380.

Faute d’accord entre les parties, la banque d’affaires Rothschild a été consultée pour déterminer le prix de vente de cette part, et a rendu son verdict dimanche soir, à 2,75 milliards d’euros.

BAE n’a pas fait de commentaire, soulignant seulement lundi qu’aux termes d’une telle vente, il lui resterait net 1,65 milliards d’euros.

Le prix estimé par Rothschild est nettement en dessous de la fourchette d’estimations qui a précédé les annonces mi-juin de retards importants dans la fabrication de l’avion géant A380, et a abouti à des changements de direction à la tête d’EADS et d’Airbus.

Dans son propre rapport annuel, EADS valorisait la part de BAE à 3,5 milliards d’euros, et une analyse d’un expert de Goldman Sachs était allée jusqu’à 6,5 milliards d’euros.

BAE Systems a indiqué qu’il allait désormais se pencher sur le montant de cette valorisation, et donner “bientôt” son opinion dans une circulaire aux actionnaires, ceux-ci devant se réunir ensuite et voter, ce qui, en fonction des délais légaux, ne pourra pas arriver avant fin juillet.

L’attitude qu’adoptera BAE était difficile à déterminer lundi.

En cas de vote négatif des actionnaires, BAE aurait de surcroît à trouver un nouvel accord avec EADS, et, en cas d’atermoiements, ne pourrait pas exercer de nouvelle option de vente avant mai 2007, outre les incertitudes sur l’évolution du prix de l’action d’ici là.

Une source proche du groupe estimait ainsi lundi après-midi qu’il y avait davantage de chances que BAE accepte le prix proposé, et le recommande à ses actionnaires.

Dans le détail de son communiqué de lundi matin, BAE indique notamment que la vente de sa part “renforcerait sa position financière et permettrait à la direction de se recentrer sur ses activités de base, la défense et l’aérospatiale, dont elle pense qu’elles offrent de bonnes perspectives de croissance, à la fois en interne et par des acquisitions choisies”.

BAE, premier groupe de défense européen avec un chiffre d’affaires de 22 milliards d’euros, vise à améliorer son rang parmi les 10 premiers groupes de défense outre-Atlantique, où il réalise un tiers de ses bénéfices depuis l’achat l’année dernière d’United Defense Industries pour 3,97 milliards de dollars.

Après avoir cédé plus de 6% en début de séance, le titre BAE Systems baissait encore de 3,11% à 12H47 GMT, dans un marché en hausse de 0,53%.

 03/07/2006 14:07:25 – © 2006 AFP