La BCE sereine face à la montée de l’euro, selon l’un de ses responsables

Par : Autres

 

La BCE sereine face à la
montée de l’euro, selon l’un de ses responsables

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Le siège de la BCE à
Francfort

La Banque centrale européenne (BCE) reste
sereine face à la récente appréciation de l’euro par rapport au dollar qui
ne menace pas la reprise en marche dans la zone euro, selon les propos de
l’un de ses hauts responsables publiés mardi dans le Financial Times.

 

“Si on regarde l’appréciation des taux de
changes effectifs, alors le mouvement est beaucoup plus faible”, a souligné
Klaus Liebscher, président de la Banque centrale autrichienne et membre du
conseil des gouverneurs de la BCE, dans un entretien au FT.

 

La montée de l’euro, qui a atteint lundi un
plus haut depuis mai 2005 sur les marchés asiatiques et flirte avec les 1,30
dollar, pourrait à terme peser sur les exportations et sur l’économie dans
son ensemble.

 

Mais “jusqu’à présent je n’ai vraiment entendu
aucune plainte du côté de l’industrie”, a ajouté le banquier central.

 

Les cours de changes sont un “critère
important” pris en compte par les gardiens de l’euro dans leur décision de
politique monétaire, “mais pas le seul”, a-t-il dit.

 

M. Liebscher a réitéré les mises en garde
contre une surchauffe inflationniste, dans un contexte de reprise économique
de la zone euro, confortant les attentes d’une hausse des taux directeurs
imminente, probablement début juin.

 

“Il est incontestable qu’il faut resserrer à
nouveau la politique monétaire”, a-t-il déclaré. “Quand et dans quelle
ampleur (…) il faudra certainement qu’on en discute”. Une petite phrase
qui devrait de nouveau nourrir les spéculations d’un geste plus agressif de
la part de la BCE. La majorité des économistes attend en effet un relèvement
d’un quart de point, mais sans exclure la possibilité d’une hausse d’un
demi-point.

 

Le principal taux directeur de la zone euro est
actuellement à 2,50%, après avoir été remonté d’un quart de point en
décembre, puis en mars.

 

Début mai, la BCE avait indiqué qu’une “grande
vigilance” était désormais requise face aux menaces inflationnistes
croissantes, liées au pétrole cher notamment. La semaine dernière, le
président de l’Institut Jean-Claude Trichet a indiqué que le conseil était
“en alerte” face à la hausse des prix de l’or noir.

 

Parallèlement, les gardiens de l’euro se
montrent plus confiants pour l’économie. La publication la semaine dernière
d’un Produit intérieur brut (PIB) de la zone euro en hausse de 0,6% au
premier trimestre comparé au dernier trimestre 2005 a confirmé leur analyse
d’une reprise progressive en Europe.

 

“Nous avons une amélioration au niveau de la
croissance”, a dit M. Liebscher, en particulier en Allemagne, même si la
croissance du premier trimestre a déçu. Le PIB a augmenté de seulement 0,4%,
alors que les économistes, encouragés par le moral au beau fixe de
l’industrie, avaient parié sur une progression de 0,6%.

 

“On ne doit pas juger sur la base d’un chiffre
trimestriel”, a-t-il estimé. “Nous avons un nouveau gouvernement, ils ont
mis en place de nouvelles mesures et l’ambiance est meilleure. C’est
important. Ce dont nous avons besoin, c’est d’optimisme”.

 

 

 

© AFP 2006

Photo : John MacDougall