Des centres d’excellence sur les questions économiques en Afrique

Par : Tallel
 

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Par
Tallel
BAHOURY

 

kaberuka.jpgA moins
d’un an de son élection à la tête de la Banque africaine de
développement, Donald Kaberuka a multiplié les initiatives afin que sa
banque joue pleinement son rôle de développement pour les économies
africaines. La dernière en date, est celle de la création des centres d’excellence
sur les questions économiques en Afrique.


Alors qu’il était le lundi 15 mai 2006 à Paris, le président de la BAD n’a
pas manquer d’assurer que son ‘’institution entendait désormais assumer le
leadership de l’expertise économique sur l’Afrique’’, parce qu’il estime
qu’apporter de l’expertise aux Etats africains était tout aussi importante
que leur apporter de l’argent pour réaliser des projets. Sauf les esprits
frappés de cécité pourraient lui contester cette analyse.

Pour ce faire, il s’est basé sur le fait que la Banque jouit d’un avantage
comparatif par rapport aux autres bailleurs de fonds internationaux que sont
la Banque mondiale, le Fonds monétaire international ou l’Union européenne,
…puisque ‘’nous sommes une banque africaine. Personne ne doit connaître les
réalités économiques de l’Afrique mieux que nous. La BAD doit pouvoir
donner, pour chaque Etat africain, l’évolution de sa situation économique au
jour le jour. Nous devons pouvoir fournir une expertise pointue sur nos
Etats à tous les autres bailleurs de fonds. Ce n’est pas le cas
aujourd’hui”, a souligné M. Kaberuka.

Homme d’action, le patron de la BAD a décidé ‘’de renforcer le bureau de
l’Economiste en chef de la BAD et d’en faire l’interface de notre banque
avec les centres de recherche et d’enseignement sur les questions
économiques en Afrique. Notre souhait est d’avoir un impact sur le
développement à travers l’expertise”. Pour lui, “l’enjeu est de faire
entendre la voix de l’Afrique dans les grands débats internationaux sur les
questions de développement et de gouvernance économiques… L’Afrique peine
souvent à donner des statistiques exactes sur ses réalités économiques, elle
est souvent absente des grands débats économiques internationaux. La BAD
entend combler ces insuffisances à travers le bureau de son Economiste en
chef qui sera son porte-parole pour les questions économiques”.

Par ailleurs, il a indiqué que quelque 300 nouveaux agents devraient venir
renforcer les effectifs de la BAD afin d’améliorer l’efficacité de son
action au profit des 53 Etats africains et 24 pays dits “non régionaux”. Une
place privilégiée sera accordée lors de ces recrutements aux jeunes diplômés
hautement qualifiés et aux femmes. La BAD a annoncé qu’elle alignera les
rémunérations qu’elle propose à celles de la Banque mondiale et de
l’Organisation pour le développement et la coopération (OCDE) afin d’attirer
les meilleurs cadres.

‘’Efficacité !’’ Ce mot sonne comme un leitmotiv depuis que Kaberuka est aux
commandes de la BAD. Il s’agit ni plus ni moins que de rémunérer les agents en
fonction de leur rendement.

Au chapitre de la bonne gouvernance économique, que les certains Etats se
tiennent en garde, puisque le président de la Banque africaine de développement
‘a clairement souligné que la Banque n’hésitera pas à stopper des projets
qu’elle finance dans un pays où la corruption s’est avérée. Cette position sera
affichée de façon claire et nette lors des assemblées annuelles de la Banque
qui se tiennent au Burkina Faso à partir d’aujourd’hui 16 mai 2006.