En investissant dans Alstom, Bouygues parie sur le secteur énergétique

Par : Autres

 

En investissant dans Alstom,
Bouygues parie sur le secteur énergétique

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Le PDG de Bouygues,
Martin Bouygues, lors d’une conférence de presse avec le patron d’Alstom
Patrick Kron, le 27 avril 2006 à Paris

En déboursant 2 milliards d’euros pour devenir
un actionnaire majeur d’Alstom, le poids lourd français du bâtiment Bouygues
parie sur le secteur à fort potentiel des énergies alternatives et va se
lancer dans la construction de centrales hydro-électriques clé en main.

 

Bouygues va dépenser quelque 2 milliards
d’euros pour acheter les 21% détenue par l’Etat français dans le groupe
industriel Alstom.

 

Le groupe de BTP, également présent dans les
médias, l’immobilier et les télécoms, manifeste ainsi son intérêt pour le
secteur énergétique, en particulier celui des énergies alternatives, qui
présente un fort potentiel de développement dans le contexte actuel de
flambée pétrolière.

 

Bouygues et Alstom sont “culturellement
extrêmement compatibles”, a déclaré jeudi Martin Bouygues, PDG du groupe.

 

“Nous pensons que si Alstom peut beaucoup
apporter à Bouygues, Bouygues peut également beaucoup apporter à Alstom”,
a-t-il ajouté.

 

“Bouygues est assurément une entreprise
d’entreprenariat, qui ne se cantonne pas à un seul secteur d’activité. Cela
fait longtemps qu’il avaient dit qu’il recherchaient une nouvelle
acquisition”, remarque Bradley McMaster, analyste de ABN-Amro.

 

La prise de participation dans Alstom est
“probablement une transaction très sensée dans un domaine à fort potentiel
de croissance”, précise-t-il.

 

Bouygues et Alstom comptent notamment s’allier
pour construire des centrales hydro-électriques au sein d’une société
commune, à laquelle Alstom, leader mondial des équipementiers du secteur,
apportera la totalité de son activité hydro-électrique, tandis que Bouygues
y prendra une participation de 50%.

 

Bouygues avait déjà participé à la construction
de barrages et de centrales hydrauliques mais de manière minoritaire,
rappelle-t-on au sein du groupe.

 

Il avait déjà signalé son attrait pour le
secteur énergétique en étudiant un rachat potentiel de la société française
de travaux publics et électriques Amec Spie, avant d’y renoncer.

 

Il avait aussi indiqué qu’il serait tenté par
une participation dans le géant nucléaire français Areva, bien que le
gouvernement s’oppose à une ouverture de capital.

 

La prise de participation de Bouygues dans
Alstom a ravivé les spéculations des analystes financiers sur une possible
sortie du groupe de son activité télécoms.

 

Ces rumeurs avaient été alimentées récemment
par un courrier du groupe à la Commission européenne sur les “performances
médiocres” de sa filiale de télécoms et réclamant un traitement préférentiel
pour les acteurs “les plus faibles” de la téléphonie mobile.

 

“Si l’activité télécoms est en perte de
vitesse, ils peuvent tout à fait s’en séparer, mais récemment ils n’ont pas
donné de signes qu’il souhaitaient le faire”, remarque Bradley McMaster, d’ABN-Amro.

 

Martin Bouygues a écarté cette éventualité en
assurant jeudi que “Bouygues Telecom nous apporte beaucoup de satisfaction”
et que les résultats de cette filiale sont “encourageants”.

 

“Il n’est pas question d’arbitrer l’un pour
l’autre (Alstom ou Bouygues Telecom, ndlr). Nous pensons que nous pouvons
faire l’un et l’autre”, a-t-il insisté.

 

Bouygues a d’ailleurs affirmé que sa trésorerie
disponible, qui s’élève à 1,104 milliard d’euros, lui “permettait de faire
face” à la prise de participation dans Alstom sans augmentation de capital.

 

Une affirmation que M. McMaster juge crédible:
“l’acquisition de la part d’Alstom peut être financée par la trésorerie et
la capacité d’endettement du groupe, d’autant plus que ce dernier n’envisage
pas de monter à plus du tiers du capital d’Alstom”.

 

 

 

© AFP 2006

Photo : Olivier Laban-Mattéi