Création d’entreprises : Cherche créateurs désespérément

Par : Autres
 

Création d’entreprises

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Par
Moncef
MAHROUG

 

entrepriose.jpgMême si
les grands groupes et entreprises privés sont considérés comme la locomotive
de l’économie, les pouvoirs publics sont convaincus qu’on ne pourra pas
atteindre l’objectif de 14.000 entreprises par an au cours des cinq
prochaines années sans l’émergence d’une nouvelle génération
d’entrepreneurs. D’où la mobilisation actuelle en vue de favoriser cette
éclosion.

S’étant donné comme objectif d’enrichir son tissu économique de 14.000
nouvelles entreprises par an durant la période 2004-2009, l’Etat multiplie
les initiatives en vue de l’atteindre. Le séminaire de lancement de «la
campagne nationale pour la création et le développement des PME» et, en même
temps, de mise sur orbite des centres d’affaires et du réseau national des
pépinières, organisé mercredi 19 octobre à l’Hôtel Acropole, sur les Berges
du Lac de Tunis, relève de cette longue marche vers une économie produisant
davantage d’emplois et de richesses.

Pour atteindre l’objectif fixé et, d’une façon générale, relancer
l’investissement, les pouvoirs publics ne cessent de multiplier les
incitations de diverses natures, de s’efforcer de simplifier et d’alléger la
législation «pour rapprocher l’environnement dans lequel l’entreprise évolue
de ce qui existe dans les pays développés», note M. Mohamed Ghannouchi,
Premier ministre, en ouverture du séminaire. Dans le seul domaine des
infrastructures, les pouvoirs publics ont investi 22 millions de dinars
durant la période 1990-2004.

Aujourd’hui, le gouvernement met sur la table la question de l’encadrement
des entrepreneurs en herbe dont il espère favoriser l’émergence et faciliter
la tâche notamment par la mise en place des centres d’affaires et le
développement des pépinières.

Autant d’initiatives qui ont permis de «créér une interaction entre
l’entreprise –devenue plus apte à exploiter les possibilités pour réaliser
les objectifs- et son environnement», souligne M. Mohamed Ghannouchi. Mais,
«la route est encore longue», admet le Premier ministre. Et peut-être encore
plus qu’on ne le pense.

D’abord, parce que même si toutes les initiatives, y compris la plus récente
–la création des centres d’affaires-, s’avèrent pertinentes et ont l’effet
escompté, il restera à faire le plus important : «un changement de
mentalité», observe M. Jilani Ben M’barek, président de la Chambre de
Commerce et d’Industrie de Tunis. Qui a eu le courage et le mérite de
désigner ceux à qui il incombe d’opérer cette évolution ou, plutôt,
révolution : l’Administration qui a le tort, par exemple, dans ses cahiers
de charge d’exiger de jeunes opérateurs qu’ils apportent la preuve d’une
expérience qu’ils n’ont pas encore eu le temps d’acquérir, et les banques
invitées à se défaire de leur fixation sur les «garanties» exigées de tout
porteur de projet.