Hôtellerie : Des fêtes de fin d’année difficiles !

Par : Autres


Hôtellerie : Des fêtes de fin d’année
difficiles !


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En théorie, et

presque
partout dans le monde, les fêtes de fin d’année
représentent la haute saison pour le secteur de l’hôtellerie. Au vu des prix
pratiqués; il  semble, cependant, que  les hôteliers Tunisiens
s’attendent à une fin d’année difficile.

L’une des plus prestigieuses chaînes hôtelières Tunisiennes, a entamé depuis
le début de cette semaine une campagne promotionnelle touchant plusieurs de
ses hôtels. A 25 dinars la nuitée en demi-pension, la chaîne propose de
passer les vacances à prix doux. Très doux quand on sait que les hôtels
compris dans la promotion sont des quatre et cinq étoiles se trouvant à
Hammamet, Sousse ou encore à Djerba. C’est suffisant pour mettre la puce à
l’oreille. La haute saison hivernale risque-t-elle d’être pour les hôteliers
tunisiens difficile, les obligeant à baisser les prix et à se rabattre sur
la clientèle locale ? Il semble bien hélas que oui, car cette chaîne n’est
pas la seule à proposer des prix aussi bas pour une période connue pour être
parmi les plus chères de l’année. Nous avons fait un tour des hôtels
tunisiens pour voir les prix qu’ils proposent pour cette période.

A Djerba, réputée être parmi les plus chères, les nuitées sont proposées à
partir de 18 dinars (pour les trois étoiles), à partir de 25 dinars (pour
les quatre étoiles) et à partir de 44 dinars pour la plus haute catégorie,
soit les cinq étoiles ! Des prix on ne peut plus bas « bradés » à 50% de ce
qu’on proposait il y a juste quelques années, d’autant plus que pour
certains, ces prix comprennent un repas en plus du logement et du petit
déjeuner ! Un repas qui coûte plus de quinze dinars selon le gérant d’un
hôtel quatre étoiles « on baisse les prix, mais on ne touche jamais à la
qualité » nous atteste-t-il.

A Hammamet, les prix sont encore plus bas, les 3 étoiles sont proposés à
partir de 18 dinars et les quatre étoiles à partir de 22 dinars et ce en
demi-pension et les cinq étoiles à partir de 42 dinars en logement petit
déjeuner et 48 dinars en demi-pension. Soit le repas à six dinars ! Et parmi
ceux qui proposent ces prix, on trouve plusieurs grands hôtels, bien connus
et réputés, de la zone de Yasmine Hammamet, c’est à dire, nouvellement bâtis
ou encore des hôtels réputés être de grand luxe et inabordables
généralement.

A Sousse, les choses ne sont pas meilleures, puisque les trois étoiles sont
proposées à partir de 15 dinars, les quatre étoiles à partir de 22 dinars et
les cinq étoiles à partir de 32 dinars. Un cinq étoiles à Sousse à 32 dinars
la nuitée en demi-pension, c’est presque du jamais vu !


A la banlieue nord de Tunis, la tendance baissière est la même sauf pour les
cinq étoiles qui gardent, malgré tout, des prix « élevés ». Il est vrai que
la qualité des services proposées exige la pratique de ces prix, bien que 72
DT pour une nuitée ne nous semble pas aussi élevée que cela !

Tous ces prix concernent la clientèle locale, qui généralement se présente à
la dernière minute sans aucune réservation préalable. Que dire alors des
prix proposés par les agences ou encore ceux vendus aux tours opérateurs
étrangers ? Nous avons visité le site «Lastminute.com» réputé pour ses
meilleures offres et là, dès la page d’accueil, une bannière publicitaire
proposait des séjours en Tunisie avec un très joli slogan « Chéri, et si on
allait en Tunisie, il paraît que là-bas, c’est Noël tous les jours ». C’est
vrai que chez nous, Noël c’est tous les jours. La preuve en est le cadeau
offert par le tour opérateur à ses clients avec des prix aussi bas.

Sur ce site, le séjour à Hammamet dans un quatre étoiles en demi-pension
pour sept nuits et huit jours est proposé à 230 euros, billet d’avion
compris ! Soit 345 dinars ! Il faut avouer que cela ne couvre même pas le
prix du billet d’avion qu’on estime autour de 500 dinars (Tunis-Paris-Tunis)
!


Cela dit, il faut préciser que que ces baisses de prix ne sont pas pratiqués
par tous les hôteliers. Une partie seulement, car l’écrasante majorité des
hôteliers a préféré maintenir leurs prix et ne pratiquent aucun bradage. «La
politique du bradage est très dangereuse » nous dit ainsi un hôtelier, « car
si baisser des prix est facile, les rehausser par la suite est encore plus
difficile. » C’est vrai qu’il est difficile de convaincre un client ou un
tour opérateur d’acheter une nuitée à cinquante dinars aujourd’hui, alors
qu’elle lui a été vendue il y a quelques semaines à trois fois moins cher.


Par ailleurs, il est bon de rappeler (pour ne pas dire de tirer la sonnette
d’alarme) que cette politique de bradage nuit dangereusement à tout le
secteur et peut faire de la destination Tunisie une destination bon marché.
Faut-il souligner, également, que si un hôtelier pratique des bas prix, il
serait, probablement, obligé quelque part de toucher à la qualité de ses
prestations pour équilibrer ses comptes. C’est bien que le client sort
gagnant, mais il ne faut en aucun cas nuire à l’intérêt général et à l’image
du pays !

R.B.H.

 

 

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