Atuge 2003 : Comment créer la prochaine génération d’entreprises

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Nouvelles Technologies > 03-09-2003 à 07:00

Atuge 2003 : Comment créer la
prochaine génération d’entreprises

atuge082003.jpgRéunis
autours du thème de l’entreprenariat de l’innovation, les participants aux
tables rondes du Forum Atuge 2003 (30 juillet 2003 à Tunis) ont longuement
débattu sur le processus de l’innovation et sur la manière de stimuler les
initiatives et accompagner les créateurs d’une part, et sur la cadre
incitatif de la création d’entreprises innovantes en Tunisie et sur la
manière d’en améliorer l’efficacité d’autre part.

Plus de 200 personnes, dont un grand nombre de tunisiens expatriés, dont des
promoteurs de projets, des décideurs, des institutionnels, des investisseurs
et des experts animés par Slim Zeghal, DG de Cérès DDB Tunisie pour la
première séance, et Jilani Ben M’Barek, Président de la CCI Tunis et de l’ASCAME
pour la seconde séance; se sont ainsi livrés au jeu des questions réponses.

Pour Alaya Bettaïeb, DG de Sodicab, le ‘capital risqueur’ se doit de se
focaliser sur les créations d’entreprises à fortes valeurs ajoutées plutôt
que sur les extensions. Après un bref aperçu sur les avantages de s’adosser
à une SICAR, qui au-delà d’un soutien financier fournit de l’accompagnement
et de la veille stratégique, le Dg évoque les dispositifs d’encouragement de
l’innovation technologique tel que fonds VRR –valorisation des résultats de
recherches- et le fonds PIRD –prime d’incitation à la R&D- constitue une
enveloppe globale de 7 MDT. “Mais Ces fonds qui existent depuis une
dizaine d’années, n’auraient profité qu’à 34 chercheurs et 55 entreprises”
précise-t-il en ajoutant que “même le FITI – fonds d’incitation à
l’innovation dans les TI – qui passe de 200 mDT à 500 mDT, de création plus
récente, n’est pas encore réellement utilisé
“.

Khaled Ben Jilani, Chargé d’affaires à Tuninvest Finance Group, a indiqué de
son côté que le rôle du Capital Risqueur dans les projets innovants doit
permettre l’accélération de la phase d’amorçage –là où les risques sont les
plus grands-, de s’impliquer dans la stratégie d’entreprise, de coacher et
accompagner les promoteurs et de réfléchir sur les moyens d’améliorer la
rentabilité des investissements. K. Ben Jilani a exposé brièvement le
principe du portage financier. Il a indiqué que la sortie naturelle d’un
investisseur était la Bourse. Malheureusement, avec la crise boursière
(mondiale) la Bourse ne joue plus son rôle correctement.

André Jaunay, Coprésident et Fondateur de l’association “France Angels“,
a, quant à lui, indiqué que la phase d’amorçage doit être assorti d’un
soutien financier pour permettre la cristallisation rapide du projet et la
prise en compte des nécessités d’accompagnement. A. Jaunay a abordé
l’approche « multi-outils ». Il a lui-même crée des outils nouveaux
en France en s’inspirant de l’expérience anglo-saxonne en la matière. Il a
conclu qu’il
était prêt à collaborer avec une structure Tunisienne pour lancer un réseau
de Business Angels.

Les débats qui ont suivi cette première séance ont essentiellement porté sur
la confusion dans les rôles entre SICAR et banques, les clauses de sortie du
capital pour une SICAR et l’écart qui subsiste entre les intentions et la
réalité en matière d’incubation et d’hébergement de projets innovants.

L’ensemble des intervenants ont aussi clairement évoqué le difficile
contexte actuel, notamment le ralentissement économique mondial, les crises
de confiance dans les places boursières et l’implosion de la bulle Internet
et qui semble, selon eux, avoir altéré la politique d’investissement.
Changer de stratégie de financement des projets innovants et les méthodes
d’accompagnement des promoteurs semble être leur réponse à ce défi.

Créer la culture de l’entreprise

Présidant la seconde table ronde, Jilani Ben M’Barek commence par annoncer
l’élaboration en cours d’un projet de loi portant sur la création de
SICAD
afin de différencier les sociétés de Capital Risque des sociétés
de Capital Développement.

Prenant ensuite la parole, Taoufik CHAABANE, Consultant et Expert
International a surtout essayé d’analyser le manque de culture d’entreprise.
La création d’entreprises innovantes par les jeunes diplômés n’est pas
considérée, selon lui de nos jours, comme un des critères d’évaluation des
performances du système universitaire. Pour y remédier, il propose
d’introduire l’enseignement de l’entreprenariat comme module obligatoire au
niveau de l’enseignement supérieur et de sensibiliser les élèves du
secondaire sur la création, l’organisation et l’économie d’entreprise.

 

La promotion devrait même, d’après lui, commencer dès l’école de base en
valorisant l’image des créateurs d’entreprises innovantes, en présentant les
success stories” de certains grands entrepreneurs tunisiens comme
des héros des temps modernes, vecteurs de changement, créateurs de la
valeur, garants de la croissance et de l’emploi. “Faisons
en sorte, a-t-il dit, que l’entrepreneur innovant soit dans l’imaginaire de
nos jeunes un modèle et un repère et que son statut social soit un objectif
et un idéal
“.

Sami Zaoui, Consultant Associé à Ernst & Young, évoquera de son côté les
incitations à l’investissement au profit des investissements dans des
secteurs dits prioritaires (maîtrise de l’énergie, énergies renouvelables,
recherche et développement) relève que “ces dispositions souffrent d’un
manque de célérité, qui est préjudiciable à leur efficacité
“.

Constat, selon les organisateurs du Forum de l’Atuge :

Il existe en Tunisie un certain nombre de dispositifs d’incitations à
l’entreprenariat. Il y aurait néanmoins un besoin de plus de cohérence et de
cohésion entre les divers intervenants, notamment via la mise en place ou/et
le développement d’interfaces aptes à favoriser un partenariat plus
structuré et plus fort entre le Public et le Privé, entre le monde
académique et l’Entreprise
“.

En guise de synthèse des tables rondes, Mondher Khanfir, Président de l’Atuge
Tunisie a récapitulé les difficultés structurelles qui subsisteraient. Elles
concerneraient essentiellement la mise en application du FOPRODI, le
raccourcissement des délais de déblocage des fonds et d’une manière générale
des procédures administratives.
 

(Source: ATUGE)

30-08-2003


Khaled
BOUMIZA