Batam : Quitus au conseil d’administration

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Batam : Quitus au conseil
d’administration
  

Management &
Nouvelles Technologies – Magazine
On-Line : 26-05-2003 à
14:00

 

batamago200503.jpgC’est
dans “l’aquarium”, une des salles de réunion en sous-sol du Forum du Lac,
que s’est tenue ce lundi 19 mai 2003, l’AGO de la société Héla Batam, la
seconde depuis la décision de la confier à un mandataire judiciaire.


Une réunion présidée par M. Ali Debaya, mais une réunion certainement
marquée par la présence des trois frères Ben Ayed, fondateurs de ce “success
story” comme l’appelait M. Ali Debaya. Décontractés, mais impassibles, ils
ont entendu pendant plus de deux heures, actionnaires et dirigeants les
accuser de mauvaise gestion et parler des perspectives d’une entreprise où
ils n’ont plus grand-chose à gagner ou à perdre.


Une présence quand même indispensable, lorsqu’on sait que cette AGO
(Assemblée générale ordinaire) se devait de se dérouler, pour l’avant
dernière fois, avec l’ancien staff et les actionnaires actuels, avant la
mise en application du plan de redressement.


La réunion a commencé par la lecture des rapports présentant les résultats
de la société Héla groupe pour l’année 2002. Pour cet exercice, la société a
réalisé un chiffre d’affaire de 33,6 MDT. Un chiffre en baisse de 61 % à
cause des difficultés financières et malgré la reprise en main par le
mandataire de justice. Le résultat d’exploitation est ainsi passé de 4,5 MDT
en 2001, à une position déficitaire de 60,7 MDT et le résultat net balance
d’un résultat bénéficiaire de 3,2 MDT en 2001, à une situation de perte
nette de 67,5 MDT et ce malgré une plus value de cession des participation
de Batam dans les société Inter Métal et Général Métal aux anciens
actionnaires, pour un montant de 1 MDT. Au final, la situation nette au
31.12.2002 atteint -35,609 MDT.


batam240503.gifLa réunion
aura eu finalement pour finalité de prendre acte des pertes, de les faire
constater et de les faire voter par les actionnaires, dont bon nombre de
“petits porteurs” ont voté contre. Elle aura, également, permis de donner
quitus à tous les membres du conseil d’administration.


Le rapport du nouveau commissaire aux compte et ancien conciliateur dans la
même affaire, M. Salah Dhibi, constate certaines irrégularités et fait état
de certaines réserves. La première est relative aux comptes clients et dont
le commissaire aux comptes dira que “la rubrique clients et comptes
rattachés n’a fait l’objet ni d’une justification, ni de l’élaboration d’une
balance par catégorie d’âge
“. Dans une note relative à cette question,
il précisera que “certains comptes incorporés ne sont pas justifiés et
leurs mouvement non identifiés
“.


Plus loin, il remarque aussi que “certains comptes bancaires n’ont pas
fait l’objet d’un rapprochement, ce qui ne permet pas d’avoir une assurance
raisonnable sur la vraisemblance des soldes bancaires (…) et certains
comptes de trésorerie présentent des instances non encore apurées
“. Il
s’agit, dans le premier cas de montants en instance relatifs à des
opérations non comptabilisées et dans le cas des comptes de trésorerie d’un
montant de plus de 24,261 MDT !


Concernant la rubrique “revenus”, le commissaire aux comptes remarque encore
qu’ “une partie des données commerciales n’a pas été intégrée dans la
comptabilité et le chiffre d’affaire comptable a été corrigé d’une manière
extra-comptable afin de le ramener au chiffre commerciale, ce qui ne permet
pas de se prononcer sur l’exhaustivité et la réalité des revenus
comptabilisés
” !


Et pour terminer, il constate que “le système de contrôle interne de la
société comprend des insuffisances qui risquent de compromettre la fiabilité
et la sincérité des informations financières
“. Le mandataire de justice,
balayera cependant toutes ces remarques, lorsqu’il répond à certains
actionnaires que “les réserves du commissaire aux comptes ne touchent pas
le fond
” !


La réunion a aussi permis d’évoquer la situation d’autres sociétés du
groupe. On saura ainsi que
la société BONPRIX
(14 points de vente) a
“bouffé” trois fois son capital et qu’elle a, maintenant et après abandon et
réévaluation, une valeur comptable nette négative
. M. Ali Debaya
dira aussi à l’adresse des petits actionnaires présents, qu’il y a des
difficultés pour la reprise de cette entreprise de distribution des produits
alimentaires. “Ceux qui se sont présentés demandent plus d’aménagements“,
précisera-t-il. Il reste quand même optimiste en estimant que le potentiel
existe et que moyennant un bon apport en numéraire et une ligne d’escompte
annuelle des banques, la société peut faire une marge moyenne de 20 %. Mais
tout cela est prématuré. L’AGE (Assemblée Générale Extraordinaire) du 10
juin prochain devrait officialiser le détail du plan de redressement.

 

19-05-2003


Khaled
BOUMIZA