La quatrième édition de “Tunisian Freelances Day” (TFD) événement national dédié aux travailleurs indépendants dans les secteurs créatifs et numériques, a été organisée mercredi à Tunis, à l’initiative du réseau des travailleurs indépendants dans les secteurs créatifs “Prod it”, sous la tutelle du ministère de l’emploi et de la formation professionnelle et en partenariat avec les ministères de l’Enseignement supérieur et de la Culture.

Cette édition a réuni des centaines de jeunes créateurs de contenu, d’ingénieurs et de développeurs de logiciels, de producteurs de podcasts, d’artistes en intelligence artificielle, de graphistes et de producteurs de musique, ainsi que des responsables des ministères participants.

Selon le fondateur du réseau “Prod it” Ahmed Hermassi, cette manifestation vise à favoriser le dialogue entre les structures publiques et les travailleurs indépendants dans les domaines créatifs afin de les intégrer dans l’économie formelle, de leur fournir les conditions de travail décent et la couverture sociale.

Hermassi a précisé que la plupart des travailleurs indépendants exercent sur des plateformes numériques non réglementées. “Ils ne bénéficient pas de droits ni de protection sociale mise à part les problèmes fiscaux et de vol de propriété intellectuelle”, a-t-il ajouté.

Il a souligné que cette rencontre offre aux travailleurs indépendants l’opportunité de faire connaitre leurs activités et de faire part de leurs doléances directement devant les représentants de l’état, en vue d’une meilleure protection juridique.

Hermassi a affirmé que le secteur créatif compte environ 120 mille jeunes, qui est principalement leur source de revenu, selon une étude élaborée par le ministère de l’enseignement supérieur, ajoutant que le choix de cette activité est du à “la révolution numérique et à l’émergence de l’intelligence artificielle qui ont changé les modes de production et de travail dans le monde”.

De son côté, le responsable du projet “auto-entrepreneur” au ministère de l’emploi Mohamed Kéfi Rahmani, a déclaré à la TAP que ce régime constitue “l’un des principaux mécanismes juridiques permettant de réglementer l’activité des travailleurs indépendants”.

Il a précisé que décret-loi sur ” l’auto-entrepreneur” publié en 2020 et mis en œuvre par la loi de finances de 2023, est destiné aux personnes travaillant à titre individuel, soumis à un régime fiscal forfaitaire, dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas 75 mille dinars.

Rahmani a affirmé que la loi de finances de 2025 a élargi la liste des activités couvertes par ce régime pour inclure les journalistes et les travailleurs dans les domaines numériques et créatifs, en attendant la publication d’un décret fixant de manière précise, la liste des activités concernées.

Le responsable du projet a indiqué qu’environ 5 mille personnes ont adhéré, jusqu’à présent au régime d’auto-entrepreneur, notant que le ministère prévoit atteindre un objectif de 20 mille adhérents.

Il a mentionné que 85 pc des adhérents sont originaires de Tunis, Sousse, Sfax et Monastir, alors que l’adhésion est faible dans les régions de l’ouest, qui connaissent une prédominance du travail non organisé.

Pour sa part, la directrice générale du Centre international de Tunis pour l’économie culturelle numérique Saloua Abdelkhalek a déclaré que “le travail indépendant n’est plus considéré comme un emploi, mais une culture à part entière et une nouvelle méthode de réflexion et de production”.

Elle a affirmé qu’une étude, élaborée par le ministère des affaires culturelles a dévoilé que les travailleurs indépendants représentent plus de 50 pc de l’ensemble des intervenants dans le domaine culturel.

Au cours de cette rencontre, des séances- débats et discussions ont été organisées entre les travailleurs indépendants et les représentants des ministères qui portent essentiellement sur les difficultés rencontrées par les travailleurs indépendants en matière de couverture sanitaire et sociale.