La 6ème édition du festival « Vues sur les Arts » se déploie simultanément à l’Agora La Marsa et à Djerba, avec un programme identique qui traduit la volonté de décentraliser la culture cinématographique.
De La Marsa à Djerba, cette nouvelle édition, organisée du 15 au 19 octobre 2025, confirme la vocation du festival en tant qu’espace méditerranéen du cinéma dans toute sa pluralité.
La cérémonie d’ouverture, mercredi soir à L’Agora La Marsa, a été marquée par la projection d’un nouveau film français (Deux pianos) en présence de plusieurs ambassadeurs européens, et les partenaires de ce rendez-vous organisé par l’espace culturel l’Agora, sous la direction de Mohamed Ali Okbi.
■ Une édition ouverte sur la Méditerranée
Dans son intervention lors de l’ouverture de cette édition 2025, Okbi a déclaré: « Un festival de cinéma reste un élan de vie qui peut porter un élan d’espoir, une énergie pour conjurer le mauvais sort et ouvrir cette fenêtre sur des lendemains meilleurs. »
Il a encore souligné la vocation du festival Vues sur les Arts, le qualifiant de « parenthèse qui nous aide à retrouver, grâce à l’art et à la culture, un moment privilégié pour lutter contre l’adversité et la morosité ambiante ».
« À partir de ce soir et jusqu’à dimanche, le public pourra découvrir des films sur la peinture, la musique, la littérature, un film adapté d’un roman, sur la mode et le patrimoine », a-t-il précisé en présentant les grandes lignes de cette 6e édition.
Okbi a ensuite salué les divers partenaires, notamment l’Institut français de Tunisie, qui continue d’accompagner le festival depuis ses débuts.
Peu avant la cérémonie, Okbi a déclaré à la TAP que le choix de présenter des films sur la peinture, la musique, le théâtre, le patrimoine, les biopics de réalisateurs et une série de nouveaux films constitue « un grand challenge pour le festival ».
« Vues sur les Arts n’est pas un festival compétitif, mais un moment de partage et de rencontres », a encore souligné le directeur et fondateur de cet espace de créativité, de diversité culturelle et de réflexion artistique.
■ De nouveaux films au line-up
La directrice artistique du festival, Hager Chebbi, a déclaré à la TAP que cette édition « se tient pour la troisième année, simultanément à l’Agora La Marsa et à Djerba, où sera présenté un programme de projections similaire ».
Elle a évoqué « l’orientation vers la programmation de nouveaux films, entamée en 2024, dans le souci de satisfaire les attentes du public cinéphile de l’Agora ». Durant les éditions précédentes, les films au programme étaient majoritairement anciens.
Le festival a entamé l’année dernière la projection de films pour enfants, avec Léo, la fabuleuse histoire de Léonard de Vinci de Jim Capobianco et Pierre-Luc Granjon, consacré au célèbre artiste italien de la Renaissance Léonard de Vinci (1452-1519).
Pour cette année, les enfants auront rendez-vous avec Hola Frida d’André Kadi et Karine Vézina, un film d’animation en hommage à la plasticienne mexicaine Frida Kahlo (1907-1954).
L’ouverture du festival a été marquée par la projection du film Deux Pianos d’Arnaud Desplechin (1h55), une œuvre introspective qui explore les liens entre mémoire et musique. La projection de ce film a été organisée parallèlement à sa sortie dans les salles françaises.
Jeudi, le festival présentera le film tunisien Tunisie Andalouse de Fériel Ben Mahmoud, un documentaire sur les Andalous installés à Testour et leur savoir-faire devenu partie intégrante du patrimoine national.
En soirée, les festivaliers pourront découvrir Diamanti du réalisateur italo-turc Ferzan Ozpetek, figure majeure du cinéma italien, une fresque sentimentale où se mêlent mélancolie et beauté visuelle.
Le festival se poursuivra avec Little Girl Blue de Mona Achache, Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan de Ken Scott, Chopin, Chopin ! de Michal Kwiecinski et Maria de Pablo Larraín, portrait de la grande cantatrice grecque Maria Callas (1923-1977).
Dans le Focus Iran figure Divine Comedy d’Ali Asghari, qui propose un regard poétique et critique sur la société iranienne contemporaine. Ce film de clôture a fait sa première mondiale à la 82e édition de la Mostra de Venise, dans la section Orizzonti.
■ Atelier d’écriture, Master Class et Festi-Court
L’atelier itinérant Courts Entre 2 Rives présente les projets de quatre jeunes cinéastes qui les défendront lors d’un pitch devant un jury de professionnels. Lors de la cérémonie de clôture, le lauréat recevra le Prix France Télévisions, destiné à soutenir la production et le développement de nouveaux talents méditerranéens.
Une Master Class, intitulée L’art du documentaire, mettra l’accent sur le passage de l’écriture à l’image avec la projection du film Un siècle dans la tête.
Une nouvelle section baptisée Festi-Court est dédiée au court métrage, souvent considéré comme « le parent pauvre du cinéma », selon le directeur du festival, qui ambitionne de lui donner davantage de visibilité.
De Tunis à Djerba, Vues sur les Arts se positionne comme un rendez-vous cinématographique annuel incontournable. Un festival qui offre un espace de partage et de transmission reliant les deux rives de la Méditerranée.