Le remboursement de la totalité des dettes de la Tunisie constitue un choix stratégique, élaboré sur la base d’une méthodologie conforme aux normes comptables publiques, a indiqué l’expert économique Maher Belhadj.
Et de préciser que selon ces normes, les échéances des crédits publics, notamment les crédits extérieurs, sont inscrits d’avance dans les comptes du trésor, afin d’assurer le paiement des engagements tout au long de l’année financière.
Sur cette base, le taux de remboursement des dettes a dépassé les 100%, signifie que tous les engagements au titre du service de la dette (principal et intérêts), doivent être honorés et ce dans le cadre de la prévention de problème de liquidité, tout en s’appuyant sur les réserves en devise du pays, a indiqué, vendredi, l’expert dans une déclaration à TAP.
Et de poursuivre que l’indice de remboursement qui est de l’ordre de 125% à fin septembre 2025 , est un indicateur de sécurité qui reflète le remboursement de toutes les échéances des dettes de la Tunisie pour l’année en cours, y compris les intérêts, les variations de change et les différentes marges et commissions issues du remboursement des bailleurs de fonds.
L’expert a mis l’accent sur la solidité de la situation financière publique de la Tunisie, ce qui montre sa capacité et sa souveraineté au niveau de la gestion financière aux plans intérieur et extérieur.
Selon les indicateurs monétaires et financiers de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) publiés, le 09 octobre 2025, les réserves en devises du pays ont atteint 24,6millirads de dinars soit 105 jours d’importation.
La Tunisie devrait enregistrer une baisse de son taux d’endettement, qui avoisine les 80 % du produit intérieur brut (PIB) lequel s’est accumulé, essentiellement, au cours de la dernière décennie.
De même, les revenus du secteur extérieur, en particulier, les recettes d’exportation de phosphate et d’autres matières stratégiques, ainsi que les autres revenus en devises, devront contribuer à l’amélioration des équilibres des finances publiques. Cela permettra à la Tunisie de compter davantage sur ses propres ressources tout en adoptant de plus en plus le principe du compter sur soi.pib
Belhaj a, également, appelé à orienter rapidement l’investissement étranger vers l’appui des infrastructures et du tissu économique, notamment, les petites et moyennes entreprises (PME), représentant 80 % du tissu économique et sources de création de richesse.
Cette démarche devrait réduire le recours à l’endettement sous toutes ses formes, a-t-il expliqué.
L’expert a également souligné la nécessité d’alléger la pression fiscale sur les familles et les individus, qui représentent un levier de consommation, permettant ainsi de diriger une partie de leur épargne vers l’investissement.
Il est à noter que la Banque mondiale (BM) a prévu dans son dernier rapport publié, mardi 7 octobre 2025, que la trajectoire d’endettement s’améliorerait légèrement. La dette publique de la Tunisie atteignant 83,6 % du PIB en 2027 contre 84,5 % en 2024.
La BM a également prévu que le déficit budgétaire de l’État passerait de 5,7 % du PIB en 2025 à 4,4 % en 2027.
Le chef de l’État, Kaïs Saïed, a rappelé lors de sa rencontre, mercredi 8 octobre 2025, avec la cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zenzri, que la Tunisie a choisi de compter sur ses propres moyens et a remboursé toutes ses dettes dans les délais, bien que le peuple n’en ait pas bénéficié comme il se doit.
Il a notamment dénoncé ceux qui prônent l’intervention étrangère, précise un communiqué de la présidence de la République.