Le tribunal de Rome a condamné lundi plusieurs anciens dirigeants de la Juventus Turin, dont l’ex-président Andrea Agnelli, pour malversations financières commises entre 2019 et 2021. Ces jugements, rendus dans le cadre d’une procédure de plaider-coupable, marquent la conclusion judiciaire d’un dossier qui avait déjà eu de lourdes conséquences sportives pour le club.

Andrea Agnelli, héritier d’une famille qui contrôle la Juventus via la holding Exor, a été condamné à un an et huit mois de prison avec sursis. D’autres figures de la direction ont également été sanctionnées, parmi lesquelles Pavel Nedved, ancien vice-président et ex-joueur emblématique du club (un an et deux mois avec sursis), ainsi que Fabio Paratici, ex-directeur sportif (un an et six mois avec sursis).

Un non-lieu pour Arrivabene

Maurizio Arrivabene, ancien administrateur général de la Juve, a bénéficié d’un non-lieu. Il échappe donc à toute condamnation dans cette affaire, contrairement à ses anciens collègues, dont les responsabilités ont été retenues par la justice italienne.

Conséquences sportives déjà lourdes

L’affaire avait éclaté en pleine pandémie de Covid-19. Entre 2019 et 2021, la Juventus avait différé le paiement de certains salaires de joueurs sans en informer correctement les instances compétentes. Cette pratique visait à réduire artificiellement les pertes dans les bilans annuels du club.

Découvertes en 2023, ces manipulations comptables avaient entraîné le retrait de dix points à la Juventus lors de la saison 2022-23. Ce lourd handicap avait privé le club le plus titré du football italien d’une qualification en compétition européenne.

Clap de fin judiciaire

Avec ces condamnations, le volet judiciaire de l’affaire est désormais clos. Le club, qui avait déjà subi les conséquences sportives et réputationnelles de ce scandale, tourne ainsi une page particulièrement sombre de son histoire récente. Reste à savoir si ces jugements permettront de stabiliser une institution qui a traversé plusieurs années de turbulences, tant sur le plan juridique que sportif.