Le théâtre de plein air de Hammamet, a abrité, mardi soir, le « Dialogue des Cordes 2 », un spectacle signé par le maestro et compositeur Kamel Ferjani, entouré de Haythem Hadhiri, Rihab Sghaier, Slim Dammak, Boutheina Nabouli et Haythem Guediri qui ont interprété un bouquet de chansons du répertoire arabe.
Entouré d’une troupe orchestrale, Ferjani a offert une performance de près de 2 heures où l’instrumental se mêle aux voix vibrantes des chanteurs qui n’a pas laissé de marbre le public présent.
Trois ans après avoir dirigé le Festival international de Carthage, Ferjani renoue ainsi avec son public, avec une volonté affichée de moderniser la musique arabe et de l’ouvrir sur le monde aussi bien que de revisiter le patrimoine et de lui insuffler une dynamique artistique créative.
Ce spectacle a exceptionnellement démarré avec une courte projection de témoignages de nombreux artistes rendant un hommage posthume à l’œuvre musicale de Ouanès Khlijène (30 mai 1958-22 juillet 2024), pour marquer le premier anniversaire du décès de cet artiste au parcours exceptionnel.
Le magnétique Haythem Hadhiri a interprété le morceau « El Bostene », donnant ainsi le la à l’esprit collectif qui caractérise le « Dialogue des Cordes 2 ».
Entre sonorités orientales et occidentales, le public a voyagé entre les cultures réinventées par Kamel Ferjani qui croit en la « Musique du monde » et à l’universalité tout en rendant honneur aux patrimoines.
Ce concert est une véritable mosaïque sonore, vocale et esthétique dans une véritable fusion d’instruments et de présences scéniques hypnotiques qui a été minutieusement dirigée telle une œuvre théâtrale.
Kamel Ferjani a su esquisser son univers, qui a conquis les mélomanes et admirateurs, du début jusqu’ à la fin du spectacle.
Le maestro a laissé retentir, en premier lieu, le morceau « Istekhbar » composé par ses propres soins et arrangé par Ouanès Khlijène, en enchaînant avec « Elil Ya Rouhi », paroles d’Adam Fathi, un titre développé et paru sous une nouvelle version.
Un autre morceau écrit par Nizar Quabbani « Kabert Ya Ommi » bouleverse par la portée de son message, véritable hommage à la figure maternelle.
Des reprises célèbres interprétées par Rihab Sghaier comme « Mahla Layali Ichbilia » ou « Zahrét El Madaène » a ajouté du baume aux oreilles des spectateurs mélomanes.
Slim Dammak s’est surpassé en interprétant des titres comme « Ana Hawit » ou la chanson algérienne « Ya Rayah ».
Boutheina Nabouli a puisé dans le patrimoine tunisien en optant pour des titres comme « Mhayer Sika » ou « Ah Ouaddaouni ».
Vers la fin, l’humain et l’artistique ont fusionné à travers une performance collective, clôturant ainsi ce « Dialogue des Cordes 2 » en apothéose. « El Kamar El Massloub », titre composé par le palestinien Taoufik Ziyad a bouleversé les mélomanes.