STARTUP Village

Le Startup Village, pépinière d’entreprises innovantes favorisant le Co-working, Co-thinking et Co-créativité, a créé l’évènement à Tunis, en organisant le premier forum sur la « Silver Économie ».

Ce forum a eu pour mérite d’informer et de sensibiliser les acteurs économiques et sociaux de la Tunisie à un nouveau marché porteur.

Un levier économique pour un marché en expansion
Ainsi, au plan macroéconomique, la silver économie a pour ultime objectif de faire de la vieillesse un levier économique et un secteur créateur d’emplois et de sources de revenus.

Concernant les personnes âgées, la finalité serait d’améliorer la qualité de leur vie et de garantir leur autonomie le plus longtemps possible, voire d’allonger leur espérance de vie.

Une cible stratégique : les jeunes vieux

Cette économie vise à lutter contre l’âgisme, à faire face à l’accélération du vieillissement de la population tunisienne et à répondre aux besoins des personnes de troisième âge, c’est-à-dire les personnes à la retraite entre 60 et 75 ans.

Un marché juteux et déjà structuré ailleurs

Cette partie de la population est donc très importante. C’est un juteux marché pour une raison simple : ce pan de la société est riche. Il est celui qui a le plus de patrimoine et de pouvoir d’achat.

Leur part de consommation est très importante sur les postes de la santé et de l’assurance, comme on pourrait s’y attendre avec l’âge.

À titre indicatif, dans un pays développé comme la France, cette demande particulière a déjà une certaine ampleur. Selon le Centre français de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (CREDOC), les plus de 50 ans représentent quasiment 50 % de la consommation totale en France.

Un tiers des jouets vendus en magasin est ainsi acheté par des retraités, qui s’empressent ensuite d’en faire cadeau aux plus petits.

Morale de l’histoire, la silver économie est une niche à promouvoir et à structurer pour en tirer le meilleur profit. La démarche à suivre consiste donc à adapter les économies et les sociétés à cette évolution de la demande. D’après des études menées par des agences spécialisées de l’ONU telles que l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les perspectives à moyen et long terme sont impressionnantes.

En Tunisie, un retard à combler

En Tunisie, ce marché demeure peu développé, pour ne pas dire méconnu. D’où le besoin de déployer à l’échelle nationale un grand effort d’information, de sensibilisation et d’éducation à l’importance du marché « des jeunes vieux ».

L’enjeu est de taille lorsqu’on sait que, d’après le recensement général de la population 2024, la proportion des plus de 60 ans a atteint désormais 16,68 % sur un total de 12 millions d’habitants, contre seulement 5,58 % en 1966. Entendre par là, la tendance démographique en Tunisie est hélas au vieillissement de la population. L’urgence serait en conséquence de le promouvoir et de le structurer.

Quant aux niches où les acteurs économiques tunisiens peuvent développer la silver économie, elles sont nombreuses. Il s’agit principalement de promouvoir tous les services liés de près ou de loin à l’autonomie et à la mobilité des personnes âgées.

En amont, l’État est appelé, pour subvenir aux besoins de ce marché en pleine croissance, à former des auxiliaires de vie sociale, à construire des habitats collectifs (comme des maisons de retraite ou des résidences surveillées) et à adapter les services publics et privés (transport…) aux besoins spécifiques des personnes âgées.