Des spécialistes en médecine physique, en rééducation et en réadaptation fonctionnelle ont proposé, ce vendredi, lors du 27e congrès national de la Société tunisienne de médecine physique, rééducation et réadaptation fonctionnelle (SOTUMER), l’introduction en Tunisie de la cryoneuroloyse qui utilise le froid extrême (-70°C) pour geler les fibres nerveuses et stopper la douleur.
Dans une déclaration à l’agence TAP en marge du congrès tenu les 2 et 3 mai à Monastir, la professeure hospitalo-universitaire en médecine physique, rééducation et réadaptation fonctionnelle à l’hôpital universitaire Fattouma Bourguiba de Monastir, et présidente du comité d’organisation du congrès, Soumaya Boudokhane, a souligné que les spécialistes souhaitent introduire cette technique innovante en Tunisie puisqu’elle a prouvé son efficacité dans le traitement des patients.
De son côté, la présidente de la SOTUMER, et cheffe du service de médecine physique à l’hôpital militaire, Hager Rahali, a indiqué que le traitement de la spasticité se fait actuellement par chirurgie, ce qui nécessite une hospitalisation. Or, certains patients souffrant de multiples pathologies ne peuvent pas être entièrement anesthésiés pour une intervention chirurgicale.
“En revanche, la cryoneurolyse peut leur être proposée”, a-t-elle fait savoir signalant que ce type d’intervention peut se faire en hôpital de jour, sans hospitalisation prolongée, et avec un coût réduit.
Elle a précisé que cette technique a été récemment ajoutée à la liste des méthodes modernes de traitement en médecine physique et réadaptation fonctionnelle. Une fois approuvée par le ministère de la Santé, une discussion sera engagée avec la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) concernant sa prise en charge. Elle a ajouté que le coût de la machine de cryoneurolyse s’élève à environ 10 mille dinars, tandis que le coût de l’utilisation des appareils nécessaires pour chaque patient est estimé à environ 2 mille dinars.
Par ailleurs, Rahali a souligné que la formation dans le domaine de la médecine physique et de la réadaptation fonctionnelle est de haut niveau en Tunisie. Toutefois, elle a déploré le manque flagrant de médecins dans cette spécialité, précisant qu’ils sont actuellement 81 dans tout le pays, dont la moitié sont des universitaires, les autres exercent dans le secteur privé.
Dans ce contexte, l’intervenante a proposé l’ouverture de services spécialisés en médecine physique dans les hôpitaux étant donné l’importance de cette spécialité qui intervient dans plusieurs domaines médicaux tels que la neurologie, la chirurgie, la réanimation et l’oncologie.