Dénonçant un souverainisme qui nuit à la souveraineté du pays, l’économiste Hechmi Alaya a fait état, dans le bulletin économique Ecoweek du 5 mai 2024, d’un déficit budgétaire de 7,6% à prix courants. Un chiffre différent de celui publié par le ministère des Finances de 7,2%. “Le souverainisme qui préside à la gestion des finances tunisiennes est en train d’aggraver le surendettement et l’appauvrissement du pays et de le rapprocher du défaut de paiement. En un mot, de compromettre sa souveraineté”.

M. Alaya précise que le déficit de l’État frôle le record de l’année Covid avec 11,4 milliards de dinars de plus des dépenses de l’État. (En 2020, elles étaient de 11,6 milliards de dinars).

De tous les pays d’Afrique, la Tunisie est, si l’on excepte la singularité́ libyenne, le pays dont l’État a les dépenses en pourcentage du PIB les plus élevées. La dépense de l’E9 tat tunisien correspond à 34,1% du PIB contre 24,9% pour la moyenne des États d’Afrique et 27,9% pour la région MENA.

Cette boulimie de la dépense publique devrait théoriquement assurer aux Tunisiens de meilleures prestations en termes d’éducation, de santé ou encore d’infrastructures que partout ailleurs en Afrique. Or, à en croire les innombrables études comparatives il n’en est rien. L’essentiel de la dépense publique soit 80,9%, a servi à payer des salaires, les intérêts de la dette et à subventionner les prix de l’essence et du pain.

Un effort réel a é té consenti en 2023 pour réfréner les dépenses tout en préservant autant que faire se peut, celles afférentes au fonctionnement des services publics et à l’investissement. Mais le résultat est insuffisant : les dépenses ont augmenté plus vite que les recettes : 6,5% vs 5,3%.

Nous y reviendrons avec plus de détails

Source : Ecoweek n°18 du 5 mai 2024