La Ligue des Electrices Tunisiennes (LET) a organisé, ce samedi, à Tunis avec le concours du Centre Danois de Recherche et de l’information sur le genre (KVINFO), une rencontre sur le projet du code des eaux.

Cette rencontre à laquelle ont pris part des députés, des responsables des départements concernés ainsi que plusieurs représentants de la société civile a mis à la réflexion des thèmes d’actualité aussi importants que le stress hydrique, la lutte contre la sécheresse, le droit à l’eau et les mécanismes de la bonne gestion des ressources en eau.

Placé sous le thème “Recommandations pour une meilleure intégration de l’approche humaniste et climatique dans le projet du code des eaux”, ce séminaire a mis en lumière le clivage important constaté entre les différentes administrations tunisiennes intervenantes dans le domaine de la préservation de l’eau.

Pour Torkia Chebbi, présidente de la Ligue des électrices tunisiennes qui s’exprimait à l’ouverture des travaux, l’eau s’impose aujourd’hui comme un vecteur important en matière de résilience.

“Le but de ce séminaire de clôture des ateliers interactifs organisés entre des députes et des représentants de la société civile est de sensibiliser les députés sur la nécessité de plaider la cause des femmes marginalisées, les personnes porteuses d’handicap pour une meilleure prise en compte du genre dans le projet du code des eaux”, a-t-elle expliqué.

Le projet du code des eaux qui était en débat ce samedi a recueilli plusieurs propositions d’amélioration. ” Nous plaidons pour la création d’un Conseil suprême de l’eau”, a affirmé Afef Hammami Marrakchi, professeur en droit environnemental.

Pour la professeure, le projet de Code des eaux devrait comprendre outre le renforcement du droit du Tunisien à l’eau, un arsenal de mesures structurelles visant, notamment la création d’une instance d’ajustement , ainsi que des décisions à caractère dissuasif assorties de sanctions contre les atteintes aux ressources d’eau.

D’après elle, les menaces importantes qui pèsent sur les ressources en eau en Tunisie découlent principalement des activités humaines, citant notamment la pollution, le changement climatique, la croissance urbaine et les transformations du paysage telles que la déforestation. “Les recommandations de ce séminaire seront soumises à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP)”, a-t-elle dit.

Des participants à cette rencontre ont proposé de créer une Agence de protection de l’eau publique ainsi que de bien gérer les phénomènes extrêmes, tels que les inondations et la sécheresse.

D’autres députés ont estimé que l’application de nouveaux tarifs de l’eau potable par la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede) pourrait équilibrer les ressources hydrauliques. Une baisse des tarifs pourrait engendrer un gaspillage de l’eau, ont-t-il dit.