La Rachidia, la plus ancienne institution musicale tunisienne, vient de dévoiler les couleurs de la neuvième édition de ses nuits ramadanesques dans le cadre de « Tarnimet » qui se déroulera du 18 mars au 7 avril 2024 à son siège au cœur de la médina de Tunis.

Baptisée session “Cheikh Mohamed El Ouafi”, cette édition organisée à l’initiative de l’Institut de musique Tunisienne est dédiée à la mémoire d’une grande figure littéraire et illustre musicien qui a marqué de son empreinte les plus belles pages de l’histoire du répertoire tunisien du Malouf au dernier quart du XIXe siècle et le premier quart du XXème siècle. «Ahmed El Ouafi est tout proche, sinon l’égal, de Zeriab du temps des Aghlabides ou de Cheikh Moonès El Baghdadi du temps des Fatimides, ou encore d’Omaya Ibn Abdelaziz du temps des Sanhajites» c’est ainsi que l’avait décrit le grand érudit, l’historien feu Othman El Kaâk.

Tarnimet dans sa version 2024 prévoit dix soirées (21H30) avec une large variété d’expressions musicales tunisiennes dans des spectacles comme “Kyouf Romdhan” sous la direction de Habib Marzouk ainsi que des soirées animées notamment par des clubs musicaux pour “jannet errouh”, “diwan ettarab”, “oud w richa” etc mais aussi des étudiants de l’Institut de musique tunisienne. La grande formation de la Rachidia assurera la clôture sous la houlette de maestro Nabil Zammit dans “Layali Zmen” (Nuits d’antan).

Deux soirées arabes sont au programme. Enfant prodige de la Syrie, ayant collaboré auparavant avec les plus grands artistes arabes tels que Wadii Al Safi, Lotfi Bouchnak, Elias El Rahbani… le chanteur et compositeur syrien Abdallah Merrich sera au rendez-vous dans la soirée du 23 mars avec « Nafahet souriya » (airs de Syrie).

L’ouverture le 18 mars sera avec un spectacle de musique soufie avec l’ensemble Abdullah Kaymak, considéré un groupe unique ayant pris racine en Turquie, combinant les traditions musicales de l’Afrique et du monde arabe, puisant dans le répertoire musical des pays du Golfe, de la région du Maghreb, de la Syrie, de l’Irak, de l’Egypte et de la Libye.

Sous la direction du mauritanien Abdullah Kaymak, le groupe, un mélange de musiciens turcs et arabes alliant musique arabe soufie et “Meshk”, style de dévotion et de communion à l’unisson. Le style de cette formation musicale mystique appelé “meshk”, désigne une forme de musique continue qui fait l’éloge du divin à la fois par les paroles et la mélodie. Habituellement, les chansons en “meshk” sont bien connues et peuvent donc être chantées à la fois par les interprètes et le public, se déployant ainsi en une unité de groupe à plusieurs niveaux.

Il est à noter que les prix des billets varient entre 10 et 20 dinars à l’exception de la soirée d’ouverture 30 dinars.