La Tunisie a choisi la branche des céramiques et la filière des Plantes Médicinales (PAM) en tant que secteurs potentiels verts pour plus d’intégration en Afrique, et ce, suite à des concertations avec les ministères du Commerce et du développement des exportations et de l’Industrie, des mines et de l’énergie dans le cadre du « Projet d’Inclusion d’Initiatives Vertes dans la mise en œuvre des Stratégies Nationale de la ZLECAf » (PIIVSN).

Mis en œuvre par la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), le PIIVSN vise à soutenir la formulation et l’adaptation des stratégies nationales de développement des chaînes de valeur vertes nationales et régionales prometteuses, a indiqué Lotfi Hamza consultant à SustainNeopath, au cours d’un séminaire national organisé lundi, sur les résultats de l’étude nationale sur le développement du commerce entre les pays membres de la ZLECAF .

Il a fait savoir dans ce cadre qu’un plan d’actions (25 aspects) a été identifié et sera discuté avec le secteur privé et les patronats pour apporter les changements nécessaires suite aux recommandations.

Pour la branche des Céramiques, l’étude menée a permis d’identifier deux filières prometteuses à savoir les carreaux et sanitaires et les articles ménagers et celles des cosmétiques et des nutraceutiques pour la filière des PAM, a fait remarquer le consultant.

Pour la filière PAM, le plan d’action a mis l’accent sur le potentiel d’approvisionnement à partir des pays africains en matière premières dont à titre d’exemple certaines plantes permettant de produire les huiles essentielles tel que le Jatropha en Afrique de l’Ouest outre la nécessité d’améliorer la transformation industrielle (deuxième transformation).

Pour la branche des céramiques, la Tunisie peut se ressourcer en matières premières comme le “kaolin et le feldspath”, importés actuellement de Turquie et d’’Espagne, à partir de l’Afrique du Sud, du Maroc et du Sénégal, et ce, sans droit de douane pour les exporter par la suite sur le marché mondial, a indiqué Hamza.

Pour cette branche, le plan d’action a révélé également, que la présence d’industriels tunisiens en côte d’Ivoire ou au Kenya est prometteuse, et pourrait évoluer dans le cadre d’un pacte entre les secteurs privé et public.

Quant à la CNUCED, elle a identifié dans le cadre du PIIVSN huit secteurs à savoir les Produits de la mer et leurs dérivés, les dattes et les produits alimentaires transformés à base de dattes, les plantes aromatiques et médicinales, les produits alimentaires à base de blé, le papier et les produits du papier, les produits basés sur les textiles, les produits céramiques et les produits industriels verts, a rappelé la sous-directrice au Bureau de la Coopération et des relations extérieures au ministère de l’Industrie, Malek Najar.

La priorisation de deux secteurs pour la Tunisie qui repose sur une matrice d’évaluation des huit secteurs de la CNUCED a été menée dans le cadre d’une concertation entre les ministères de l’Industrie et du Commerce avec les différentes parties prenantes, a-t-elle rappelé.

Et d’ajouter que cette matrice a permis d’évaluer les secteurs en question selon neuf paramètres à savoir l’importance du secteur en termes d’emploi, le potentiel en matière de création de la valeur ajoutée, la synergie avec la stratégie ZLECAF, la synergie avec les stratégies nationales en matière d’industrie, de climat et d’environnement et la compétitivité dans la région.

Il s’agit également, du taux de d’intégration dans le marché Afrique du Nord, les effets des changements climatiques sur la production, l’impact environnemental et la chaîne de valeur intégrée dans d’autres études réalisées ou en cours de réalisation en Tunisie, a-t-elle précisé.

De son côté, le chargé des affaires économiques à la CNUCED, Robert Hamwet, a rappelé que le projet de développement des composantes vertes pour les stratégies nationales de mise en œuvre de la ZLECAF s’étale sur trois ans (mai 2022/décembre 2024) et couvre 19 pays dans les cinq régions du continent.

Financé par l’Agence danoise pour le développement international (DANIDA), ce projet qui est mis en œuvre par la CNUCED et la CEA, vise à développer des stratégies et des actions pour la création de la valeur ajoutée et l’adaptation aux changements climatiques au niveau des valeurs vertes à fort potentiel.

Il s’agit également, d’identifier des options pertinentes au niveau national, dans le cadre du processus de mise en œuvre de la ZLECAF, afin de soutenir les chaînes de valeur vertes et s’adapter aux changements climatiques.

La ZLECAf est l’un des projets phares de l’Union Africaine pour la mise en œuvre de son Agenda 2063 pour une Afrique intégrée, prospère et pacifique. La Tunisie avait ratifié l’Accord de la ZLECAf via la loi organique n°2020-34 en date du 7 août 2020.

L’entrée en vigueur, le 1 janvier 2021, de l’Accord de la ZLECAf, constitue une opportunité majeure pour la promotion d’un développement économique inclusif et durable à travers le continent.

Au regard de l’urgence climatique grandissante, la réalisation de cet objectif de développèrent durable suppose également, une prise en compte accrue de l’impact des changements climatiques sur les systèmes de production et les échanges intra-africains.