La résilience du tissu économique tunisien devra se maintenir, durant l’année 2024, en dépit d’une tendance à la baisse généralisée des marges, une diminution de l’épargne, une gestion tendue de la trésorerie et une renonciation à maintenir les niveaux de stocks minimums, a fait ressortir un rapport publié mardi par l’Agence de notation PBR Rating qui est initiée et parrainée par le Conseil Bancaire et Financier.

Certaines chaînes de valeur pourraient confirmer leurs orientations vers des activités d’intermédiation et de commerce de produits importés plutôt que vers des activités de production et d’industrialisation.

Le secteur financier sera de plus en plus sollicité pour le financement des besoins d’exploitation et de l’approvisionnement, a relevé ce rapport élaboré en collaboration avec le Conseil bancaire et financier sur les projections macroéconomiques et sectorielles pour l’exercice 2024, au profit des acteurs économiques et financiers.

//La pression sur les finances publiques est un important point de vigilance

Cependant, sur l’exercice courant, la pression sur les finances publiques reste un important point de vigilance pour la cartographie des risques tunisiens.

En 2024, l’Etat central prévoit un besoin de financement additionnel (hors ressources budgétaires), de 27 milliards de dinars (dont 16 milliards de dinars d’endettement extérieur). Le paiement des échéances nationales représente un élément clef de la gestion des finances publiques avec notamment deux périodes difficiles, en février et en octobre.

Malgré la conjoncture difficile, le rapport écarte tout risque de défaut tunisien sur l’exercice 2024, selon PBR Rating,

Toutefois, des mesures budgétaires encore plus restrictives (notamment en matière de devises étrangères) peuvent être prises en cas de difficultés majeures de mobilisation de ressources externes.

Ainsi, à l’instar de l’exercice 2022, toute carence de mobilisation de ces moyens, risque d’entrainer un resserrement des budgets d’investissement, de subvention et de paiement de certains fournisseurs, impactant négativement la dynamique de croissance (sur les volets investissement et consommation).

Des fragilités latentes dans les secteurs de l’agriculture et des industries non manufacturières

En matière sectorielle, l’analyse PBR Rating a présenté des fragilités latentes dans un certain nombre de domaines économiques, à l’instar de l’agriculture (et de l’activité agroalimentaire) et des branches industrielles non manufacturières.

Cependant, l’agence de notation PBR Rating met en lumière des opportunités importantes pour l’économie tunisienne. Les industries manufacturières, notamment textiles, mécaniques et électroniques, offrent un potentiel significatif de création de valeur et d’emplois, s’inscrivant dans les nouvelles orientations mondiales en matière de relocalisation, de développement technologique et de compétitivité hors coût.

Des opportunités se profilent également dans les secteurs du recyclage et de la valorisation des déchets, de la production d’énergies renouvelables et de la transformation chimique, mais ces secteurs nécessitent une adaptation stratégique de leurs cadres réglementaires (administratif et juridique) afin de permettre la réalisation de leurs potentialités, notamment en matière d’exportations.

Ce rapport est fondé sur une double méthodologie économique et économétrique. Il vise à sensibiliser les établissements financiers aux risques et opportunités de financement liés aux principales activités économiques.

L’objectif du programme est de renforcer le financement des entreprises tunisiennes en matière d’investissement et de cycle d’exploitation pour soutenir les efforts de développement économique national.