L’exposition des banques au risque souverain s’est accrue pour s’élever à 20,7% du total actif en 2022, contre 19,2% une année auparavant, révèle la Banque Centrale de Tunisie (BCT) dans son rapport annuel sur la supervision bancaire pour l’exercice 2022 publié vendredi.

Cette exposition concerne surtout les banques publiques avec une enveloppe de 18,9 milliards de dinars, soit 33% du total des actifs de ces banques.

“La santé des banques révèle souvent les enjeux financiers d’une nation.”

Selon la BCT, l’exposition des banques au risque souverain s’explique notamment par l’accroissement de l’endettement des entreprises publiques et le financement du déficit budgétaire par un recours au financement sur le marché intérieur.

En effet, l’Etat a levé sur le marché local 19 milliards de dinars sous forme de bons du Trésor et d’emprunt obligataire national. Par conséquent, le recours au refinancement de la BCT s’est intensifié pour atteindre près de 15 milliards de dinars à fin 2022 contre 10 milliards de dinars une année auparavant, soit une progression de 48%.

“L’augmentation de l’exposition des banques témoigne des défis financiers nationaux.”

D’après la BCT, l’intensification du recours du Trésor à l’endettement intérieur dans un contexte marqué par des difficultés de mobilisation des ressources extérieures a entrainé une hausse des pressions sur la liquidité bancaire.

Par ailleurs, la part du refinancement de la BCT dans le total des ressources des banques a augmenté de 5,6% à fin 2021 à 6,8% à fin 2022, en relation avec l’accroissement des besoins de financement de l’Etat et des entreprises publiques qui représentent 20,7% du total actifs du secteur bancaire.

“La croissance des dépôts : un baromètre crucial pour la robustesse financière.”

Les pressions sur la liquidité ont été atténuées par les efforts du secteur bancaire en matière de collecte des dépôts en dinars avec une croissance à hauteur de 10,1% et ce, tirant notamment profit du relèvement du taux de rémunération de l’épargne à 6,25% en 2022.