Le Conseil d’Administration de la Banque Centrale de Tunisie (BCT)a décidé, lundi, de maintenir le taux directeur de la Banque inchangé à 8% et a appelé à poursuivre les réformes.

Dans un communiqué publié à l’issue de sa réunion, le conseil d’administration de la BCT a estimé que le niveau actuel du taux directeur contribuera à une poursuite de la détente de l’inflation au cours de la période à venir.

Elle a ajouté à propos du taux d’inflation, qu’il se situerait au voisinage de 9,3% pour l’ensemble de l’année 2023, contre 8,3% une année auparavant. Et d’ajouter que les risques haussiers autour de la trajectoire future de l’inflation pourraient résulter notamment, d’une hausse importante et persistante des prix internationaux et d’une accentuation du stress hydrique.

Passant en revue les récents développements économiques et financiers, le conseil a indiqué que l’activité économique s’est fortement ressentie, au troisième trimestre 2023, de la contreperformance du secteur agricole (-16,4% en glissement annuel) en raison de la persistance de la sécheresse et l’aggravation du stress-hydrique. Cela a engendré une contraction de la croissance économique (-0,2% après +0,6% au deuxième trimestre de2023).

“L’activité économique s’est fortement ressentie, au troisième trimestre 2023, de la contreperformance du secteur agricole (-16,4% en glissement annuel).”

Hors agriculture, le taux de croissance du PIB s’est maintenu en hausse (+1,5% après +1,9% au T2-2023), favorisant ainsi un retour graduel du PIB hors agriculture aux niveaux d’avant la pandémie.

La résilience de l’activité économique, hors agriculture, a été favorisée par la bonne tenue du secteur touristique et des activités connexes, ainsi que par le renforcement graduel de la production industrielle, observe la banque. S’agissant du secteur extérieur, le compte des opérations courantes a dégagé un solde de -4.234 MDT (ou -2,7 % du PIB), à fin novembre 2023, contre – 11.982 MDT (ou -8,3 % du PIB) une année auparavant. La réduction notable du déficit courant a résulté de la poursuite de la contraction du déficit commercial, en dépit du maintien du déficit énergétique à un niveau élevé, et de la bonne performance de la balance des services.

Les réserves de change s’élèvent à 25 milliards de dinars au 11 décembre

Pour ce qui est des réserves de change, elles se sont stabilisées, au 11 décembre courant, au voisinage de 25 milliards de dinars (ou 113 jours d’importation), contre 22,1 milliards de dinars (ou 96 jours d’importation) à la même date de l’année dernière. S’agissant du secteur extérieur, le compte des opérations courantes a dégagé un solde de -4.234 MDT (ou -2,7 % du PIB), à fin novembre 2023, contre – 11.982 MDT (ou -8,3 % du PIB) une année auparavant.

La réduction notable du déficit courant a résulté de la poursuite de la contraction du déficit commercial, en dépit du maintien du déficit énergétique à un niveau élevé, et de la bonne performance de la balance des services.

“Sur le plan international, la banque centrale a fait remarquer que le resserrement marquant des conditions monétaires, depuis 2022, a favorisé une atténuation progressive de la demande globale et un apaisement des tensions sur les prix.”

Sur le plan international, la banque centrale a fait remarquer que le resserrement marquant des conditions monétaires, depuis 2022, a favorisé une atténuation progressive de la demande globale et un apaisement des tensions sur les prix.

Pour l’institut d’émission, la baisse notable des prix internationaux, notamment de l’énergie, a contribué à la détente graduelle de l’inflation, notamment dans les principales économies. Le processus désinflationniste devrait se poursuivre dans la période à venir, quoiqu’à un rythme plus faible, assure la même source, soulignant que les risques de remontée rapide des prix internationaux et d’une résistance plus forte de la demande pourraient entraver une baisse rapide des prix à la consommation.

Et d’ajouter que le maintien de l’orientation restrictive des conditions monétaires se poursuivrait afin de soutenir le retour de l’inflation aux cibles des banques centrales.

Revenant sur le maintien de la notation souveraine de la Tunisie à “CCC-” par l’agence Fitch Ratings, la BCT a mis l’accent sur l’importance de poursuivre le train des réformes à ” un rythme encore plus accéléré ” afin de renforcer davantage la confiance dans la capacité de la Tunisie à maîtriser ses équilibres macroéconomiques et à renouer avec la croissance.