Des représentants de l’association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) ont souligné vendredi la nécessité d’intégrer la lutte contre la discrimination fondée sur le genre, résultant des changements climatiques, dans les politiques publiques et les mouvements nationaux.Lors d’une table ronde organisée à Tunis sous le thème ” l’intersection du système capitaliste patriarcal et de l’absence de justice climatique…

Comment préserver les droits des femmes ? “, les participants ont mis l’accent sur l’impact des changements climatiques sur les femmes en Tunisie, qui sont plus exposées au risques compte tenu de la précarité de leur situation socioéconomique et de la dominance des mentalités patriarcales.Ils ont, en outre, souligné la nécessité de promouvoir les droits des femmes dans tous les domaines afin de mettre fin à la discrimination et réaliser l’égalité et la justice environnementale.

Ils ont aussi appelé à de grandes réformes dans le secteur agricole et à mettre en place des programmes d’autonomisation des femmes et de création de sources de revenus.Dans ce contexte, la coordinatrice de la commission des droits socioéconomiques et culturels de l’ATFD, Raja Dahmani, a souligné l’importance de soutenir les efforts des organisations de la société civile visant à lutter contre les changements climatiques proposant la facilitation des procédures d’octroi de crédits pour les femmes qui réalisent des projets amis de l’environnement.

Selon l’intervenante, malgré l’existence d’un cadre juridique qui protège les droits des femmes, la réalité est encore autre puisque la majorité des femmes travaillent dans la précarité et sont victimes de la dominance de la mentalité patriarcale.

Dahmani a signalé que la discrimination dans les salaires et les heures de travail dans les secteurs informels accentue l’impact des changements climatiques sur leur santé mentale et physique.De son côté, Neila Zoghlami, présidente de l’ATFD a indiqué qu’environ 70% des femmes dans le monde vivent dans l’extrême pauvreté et 40% d’entre elles prennent en charge les plus pauvres familles dans les zones urbaines.

Par ailleurs, 80% des migrants, suite aux changements climatiques, sont des femmes ce qui les expose à toutes les formes de violence.Dans ce sens, elle a fait savoir que les changements climatiques ont empêché près de 4 millions de filles des pays au revenu limité ou moyen de terminer leurs études en 2021 et elles seraient aux alentours de 5 millions en 2025.