La Tunisie risque de perdre 18 milles hectares de sa subéraie (Forêt de chênes-lièges) à l’horizon 2050, avec les facteurs de détérioration actuels et les effets des changements climatiques, alerte l’ONAGRI dans sa revue mensuelle.
En se basant sur les résultats d’un séminaire sur la subéraie tunisienne organisé, en octobre dernier, à Tabarka, par l’Association tunisienne des Eaux et Forêts en collaboration avec la Direction générale des forêts et l’Institut National de la Recherche en Génie Rural, Eaux et Forêts (INRGREF), la revue “ONAGRI Vigilance”, qui vient d’être publiée, a dressé la situation actuelle et les perspectives de la subéraie nationale.
Cette subéraie connaît un rétrécissement continuel de son étendue à cause des incendies (17500 ha entre 1970 et 2020), des défrichements, du surpâturage et de dépérissement des arbres provoqués par les changements climatiques.
Les deux inventaires forestiers réalisés en 1995 et 2005 ont montré une régression de la superficie de la subéraie estimée en moyenne à 600 ha par an. Les simulations des changements climatiques réalisées dans la subéraie, prévoient avec les conditions de détérioration actuelles la disparition d’une superficie de 18 milles hectares à l’horizon 2050, d’après l’observatoire.
L’ONAGRI a aussi indiqué que l’exploitation de la subéraie est un enjeu socio-économique important vu les opportunités d’emplois, de potentialités fourragères (production annuelle de glands : 7,6 millions d’unités fourragères) et de revenus qu’elle offre pour la population locale. Elle fournit aussi du liège qui représente un enjeu économique pour les recettes de l’Etat (50% des ventes des produits forestiers) et les opérateurs économiques du secteur privé.
Toutefois, la production du liège est en baisse. Elle a passée de 9000 tonnes dans les années 1960-1980 à 4000 tonnes comme moyenne de production annuelle actuellement.
Les participants au séminaire organisé par l’Association Tunisienne des Eaux et Forêts, rapportés par l’ONAGRI, ont ainsi soulevé la nécessité d’engager des réflexions pour le développement de la subéraie tunisienne avec la participation d’experts forestiers, de chercheurs, d’enseignants forestiers, d’industriels, de techniciens forestiers et de la société civile.
Ils ont aussi appelé à encourager les initiatives de création d’entreprises et de micros-projets pour la population forestière et de réviser les coefficients de démasclage du liège, ce qui permet une augmentation de 20 à 30% de la production nationale.