« Les non-banquiers ignorent qu’il n’existe pas de loi qui impose aux banques d’exiger des garanties à chaque octroi de crédit et les circulaires de la Banque centrale ne le prévoient pas non plus. Toutefois, l’autorité de supervision bancaire impose à toute banque de provisionner tout crédit accordé devenu plus tard en souffrance, si les garanties prises s’avèrent insuffisantes ».

C’est en ces termes que Mohamed Ali Daouass, ancien gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) a réagi aux critiques formulées par le Président Kaïes Saïed à l’endroit des banques publiques (BNA, BH…) les accusant « de malversations parce qu’elles ont accordé des crédits sans garantie ».

Mohamed Ali Daouass, qui s’exprimait dans le cadre d’un article publié dans un média de la place, a ajouté que « c’est grâce aux divers financements accordés depuis l’indépendance par les banques de la place (surtout publiques : BNA, STB, BDET, …) et souvent sans garanties (les tunisiens n’étaient pas encore fortunés), qu’une bonne partie de notre tissu industriel et hôtelier s’est constituée. Et c’est grâce à la BNA qu’une bonne partie de l’agriculture est financée, souvent sans garanties, que le pays s’assure annuellement une certaine autosuffisance au niveau de certains produits alimentaires ».

L’ancien gouverneur de la BCT ne file pas un seul mot sur l’appartenance régionale et sociale des personnes qui ont le plus profité de ces crédits sans garantie.

Le résultat on le connaît aujourd’hui. Par l’effet de l’inertie de la BCT et du report du problème cette banque se prévaut du luxueux titre d’être la première banque à faire faillite en Tunisie. C’était le 1er mars 2022.