
Bien sûr, ils se sont pliés aux codes et aux règles de l’esthétique de ce temps, ont fourbi leurs armes dans les écoles officielles, se sont formés auprès des maîtres reconnus. Et puis ont entrepris la mission qu’ils s’étaient implicitement donnée, sans se consulter, sans se fédérer, pionniers balisant les routes pour une nouvelle génération.
Hédi Khayachi, puis Noureddine Khayachi, Abdelaziz Berrais, Osman, Jilani Abdelwahab dit Abdul, Amara Debbeche, mais aussi Hatem El Mekki, Aly ben Salem, Nardus et Rodolphe d’Erlanger pionniers de l’art pictural en Tunisie, ont ouvert les portes aux artistes tunisiens, offert une référence à leurs successeurs, et transmis le rôle qu’ils avaient initié : éduquer le goût, bâtir une tradition de la peinture dans un pays qui n’en avait pas, créer une vision esthétique bâtie sur la richesse d’un patrimoine millénaire, renouer avec une expression d’arts visuels souvent considérés comme arts mineurs, et retrouver les racines d’un passé fécond et inspirant.


