L’Afrique possède d’importantes réserves de gaz naturel, avec au moins 620 billions de pieds cubes (tcf) ou 17,56 billions de mètres cubes (tcm) en réserves prouvées. Bien que l’Afrique ne puisse rivaliser avec les vastes ressources en gaz du Moyen-Orient ou de l’Amérique du Nord, elle peut néanmoins jouer un rôle clé dans l’industrie gazière mondiale. La flexibilité croissante du marché du gaz, ainsi que le conflit entre la Russie et l’Ukraine, ont créé des opportunités pour l’Afrique de devenir un acteur influent dans le secteur.

La Chambre africaine de l’énergie (AEC) a présenté ses perspectives sur le secteur gazier africain dans le rapport “The State of African Energy Q1 2023 Report”. L’AEC met en avant les développements dans le domaine du gaz naturel liquéfié (GNL) en Afrique, en se concentrant sur les pays qui dominent actuellement l’industrie et ceux qui émergent.

L’intérêt pour les réserves de gaz africaines a été suscité par les compagnies pétrolières internationales qui cherchent à diversifier leurs actifs et à répondre à une demande croissante de gaz flexible. Cependant, l’invasion russe de l’Ukraine a été un tournant majeur pour l’industrie gazière africaine. Les embargos sur les livraisons de pétrole russe ont augmenté les préoccupations quant à une éventuelle interruption des approvisionnements en gaz russe vers l’Europe. Cela a renforcé l’intérêt des Européens pour d’autres sources d’approvisionnement, notamment l’Afrique.

Des accords ont été conclus entre certaines sociétés pétrolières internationales et des États d’Afrique du Nord pour exporter du gaz vers l’Europe via des gazoducs. De plus, des projets de GNL se sont multipliés pour répondre à la demande croissante et à la flexibilité du marché mondial du gaz. Des sociétés telles qu’Eni, BP, Shell et Equinor ont investi dans des projets de GNL en Afrique, notamment en Algérie, en Égypte, au Nigeria, au Mozambique et en Tanzanie.

Cependant, la mise en service complète de ces nouveaux projets prendra du temps, et pour l’instant, l’Algérie, l’Égypte et le Nigeria continueront de dominer le marché du GNL en Afrique. Il faudra attendre la fin de la décennie pour que l’équilibre commence à se modifier. Les investissements actuels préparent le terrain pour une augmentation future de la production et l’ouverture de nouveaux bassins gaziers en Afrique.

En conclusion, bien que l’Afrique dispose d’importantes réserves de gaz naturel, son influence sur l’industrie gazière mondiale se développera progressivement. Les projets de GNL en cours en Algérie, en Égypte, au Nigeria, au Mozambique et en Tanzanie ouvrent la voie à une augmentation future des exportations africaines de GNL