La relation Tunisie-Fonds monétaire international (FMI), a été au coeur de la 6éme édition du Forum de l’Académie des finances de l’Institut des hautes études commerciales (IHEC), “HEC Finance Academy”, organisé, jeudi, 27 avril 2023, à Tunis.

“La Tunisie doit confirmer qu’elle est réellement engagée et disposée à exécuter le programme de réforme économique pour parvenir à un accord définitif avec le FMI”, a affirmé l’expert économique et directeur général du cabinet de conseil en management “Directway Consulting”, Ezzeddine Saidane.

D’après lui, la Tunisie a trop tardé à engager les réformes prévues, fait que la plupart des agences de notation, le FMI et la Banque Mondiale, ont évoqué depuis deux ans. “Si nous voulons réformer d’une manière effective, nous devons le faire en analysant les origines de la crise économique que connait la Tunisie”, a encore lancé Saidane. Il a fait remarquer, dans ce contexte, que le FMI “ne finance jamais à lui seul un programme de réformes, mais contribue au financement et donne la possibilité aux pays concernés de mobiliser les fonds auprès d’autres parties à l’échelle bilatérale ou multilatérale”.

La Tunisie est aujourd’hui, en situation de “stagnation économique”, a poursuivi l’expert, évoquant une inflation à deux chiffres qui augmente à un rythme rapide et qui risque de déraper à cause de la situation des finances publiques, des entreprises publiques et également des réserves de change”.

En dépit des difficultés, la situation est encore “gérable”, à condition qu’il y’ait une volonté politique et que le pays s’engage à réformer avec ou sans l’accord du FMI”, estime Saidane.

Pistes à explorer

Saidane a plaidé, face à la conjoncture difficile actuelle du pays, en faveur d’une révision du mode de fonctionnement de l’Etat en assurant une réduction des dépenses courantes pour réserver un maximum de ressources à l’investissement public, qui demeure le moteur essentiel de croissance.

Il a aussi recommandé le sauvetage des entreprises publiques qui se trouvent, aujourd’hui, en situation difficile et incapables d’approvisionner le marché en produit de base, appelant au même temps à la révision du système fiscal, de l’éducation, la justice, la santé et la sécurité.