Frustré de ne pas avoir mené à terme la réforme de l’éducation qu’il projetait d’entreprendre au temps où il était ministre de l’éducation, il y a cinq ans (2015-2017), Neji Jalloul, en sa qualité actuelle de président du Parti de la “Coalition nationale tunisienne” revient à la charge, dépoussière son projet et le présente à la discussion.

L’initiative de l’ancien ministre de l’Éducation intervient en prévision du projet annoncé, le 20 avril 2023, par le Président de la République Kaïes Saïed en vue d’organiser, dans les prochains mois, une consultation nationale sur la réforme de l’éducation et de l’enseignement.

Présentant de nouveau, le 18 avril 2023, son projet sur les ondes de la radio privée Mosaïque Fm, cette fois ci au nom de son parti, Neji Jalloul propose pour améliorer le rendement du système éducatif une stratégie en cinq points : la restructuration du système éducatif, la révision du système d’évaluation, la réforme de la gouvernance, la révision des programmes, et l’amélioration des établissements éducatifs.

Généralisation des écoles préparatoires

Concernant, la restructuration du système éducatif, l’ancien ministre de l’Éducation propose cinq réformes. Il s’agit de généraliser l’école préparatoire et de lui conférer un caractère obligatoire. Le projet met l’accent sur l’enjeu pour l’Etat d’investir dans la permanence scolaire dans l’objectif de dissuader la délinquance des élèves et de mettre en place un système de formation professionnelle afin d’éviter le décrochage scolaire.

Sur le même sujet, Neji Jalloul propose la révision de l’orientation scolaire et des sections, le réaménagement de l’horaire scolaire et l’augmentation de l’horaire des enseignants en vue de l’adapter aux normes internationales.

S’agissant de la révision du système d’évaluation des élèves, Neji Jalloul donne l’avantage au contrôle continu et à la révision des examens nationaux. Il suggère la création de deux examens nationaux : la sixième et la neuvième, outre, la création d’un bac professionnel. Pour les épreuves du bac traditionnel, il recommande leur révision et les jours d’examen.

Au sujet de l’encadrement des élèves brillants il a suggéré vaguement la nécessité d’une nouvelle approche.

En ce qui concerne la gouvernance, le projet de réformes de Neji Jalloul prône la création d’institutions étatiques spécialisées dans la formation d’enseignants du secondaire, comme c’est le cas pour le primaire, le recrutement exclusif des enseignants parmi les promus de ces établissements avec comme corollaire l’abandon des recrutements anarchiques d’enseignants aux formations multidisciplinaires peu adaptées à l’enseignement.  Le projet prévoit également de réviser la formation continue des enseignants et de la lier à la promotion professionnelle.

Vers un nouveau système pour le recrutement des directeurs d’établissements éducatifs
Au rayon de la gestion des établissements éducatifs et de l’encadrement pédagogique, la stratégie envisage quatre mesures : l’adoption des TIC dans la gestion du secteur, la création de nouveaux mécanismes pour le recrutement et la formation des directeurs d’établissements éducatifs, la création d’un statut spécifique en leur faveur, l’amélioration du rendement des inspecteurs pédagogiques, administratifs et financiers du département de l’éducation.
Vient ensuite la révision des programmes. Le projet de Neji jelloul recommande au niveau de la conception des programmes, la prise en considération de la pluralité des intelligences et le respect des personnes aux besoins spécifiques. Il met l’accent sur le besoin de prioriser les programmes qui favorisent l’employabilité future des apprenants et insiste sur l’enjeu de promouvoir au sein des établissements éducatifs les activités culturelles et sportives.

Last and not least, le projet de réforme traite de l’impératif pour l’Etat d’améliorer l’infrastructure scolaire et de réunir les conditions d’une pédagogie de confort dans des établissements éducatifs amis de l’élève.