Pour la semaine en cours, et suite aux hausses des taux directeurs de la semaine dernière (par la FED, la BCE et la BoE), le FMI hausse son taux de base a 4,26%, pour converger vers 6% si on tient compte des frais et agios divers. Le taux d’intérêt du FMI étant une combinaison linéaire des principaux directeurs (china, FED, BoE, BCE, BoJ).
Les pays ayant des problèmes de solvabilité (dette insoutenable) et de liquidités (trésor exsangue) doivent donc payer encore plus cher le loyer de l’argent du FMI. La Tunisie fait partie de ce lot de pays ayant la double peine (solvabilité et liquidités), avec en prime une croissance atone ne dépassant pas 1,7% pour 2023, selon le FMI et Moody’s.
Cette hausse du taux directeur du FMI est néfaste, puisque l’institution de Bretton Woods pratique un taux variable. La dette (principal et intérêt) va se recalculer pour la Tunisie automatiquement et va être revue à la hauss, de façon proportionnelle.
Advenant une finalisation de l’accord avec le FMI d’ici les prochaines semaines, une sortie de la Tunisie sur les marchés internationaux pour mobiliser de l’argent exigera un rendement minimum de presque 13-14% (y compris la prime de risque et marge bénéficiaire), avec des garanties de pays amis. Ceux-ci vont exiger les réformes requises par le FMI (Arabie Saoudite, EAU, etc.).
Moktar Lamari