La société civile à Djerba tire la sonnette d’alarme sur l’état de conservation de la Mosquée Sidi Jmour, un monument historique dont la situation actuelle nécessite une intervention urgente.

Ce monument figure parmi les 31 sites et monuments contenus dans le dossier d’inscription de l’Ile de Djerba au patrimoine mondial de l’Unesco.

Cité par la TAP, Tarek Mellah, membre de l’association pour la sauvegarde de l’Ile de Djerba (Assidje), évoque l’état de conservation de la mosquée Sidi Jmour qui “constitue une menace pour la sécurité du bâtiment et ses visiteurs assez nombreux”.

Une délégation composée des membres des associations actives dans le secteur du patrimoine sur l’Ile, le maire de Djerba-Ajim, des représentants de la municipalité de Houmet Essouk et des experts de l’Institut national du Patrimoine (INP), s’est récemment rendue sur le lieu de ce monument.

La visite a permis de constater les dégâts ayant touché ce monument en vue de sa restauration urgente. En attendant d’entamer les travaux de restauration, il a été convenu de placer des barrières autour du monument en vue d’empêcher les visiteurs d’approcher les zones qui constituent un danger pour leur sécurité.

Le dossier d’inscription de l’Ile au patrimoine mondial de l’humanité a été accepté par l’Unesco début mars 2022. Sur une superficie de 514 km2, Djerba occupe l’une des positions les plus stratégiques au cœur de la Méditerranée. La valeur universelle exceptionnelle (VUE) retenue pour le dossier de candidature de Djerba est un bien en série (Menzel, Houch, mosquées, fondouks, huileries…).

Sidi Jmour fait partie des mosquées proposées (Sidi Salem, Sidi Smain, Tajdit, Abou Messouer (Al Jamaa El Kebir), Cheikh, Moghzel, Imghar, Guellala, Sidi Yeti, Louta, Essalaouti, El Fguira, Tlakine, Medrajen, El Bessi, Fadhloun, Berdaoui, Welhi, Sidi Zikri, Mthaniya), en plus de la célèbre Synagogue de La Ghriba et l’Eglise Saint Nicolas.

Les 24 monuments proposés à l’inscription sont implantés partout sur l’île et touchent à l’ensemble du territoire avec une concentration qui suit géographiquement le croissant fertile.

Le site de l’Association de Sauvegarde de l’île de Djerba (ASM) revient sur l’historique de ce dossier et les multiples initiatives entamées au milieu des années 70. Au mois de février 2012, l’INP avait proposé l’inscription de l’île de Djerba sur la liste indicative du Patrimoine mondial. Après une période de 6 ans, le dossier n’a pas réussi à avoir l’accord favorable des experts onusiens.

Au cours des dernières années, la Tunisie a multiplié les démarches en présentant un dossier qui répond aux standards de l’Unesco.