La Méditerranée vient d’être désignée, dans son ensemble, par l’Organisation Maritime Internationale (OMI), comme zone de contrôle des émissions d’oxydes de soufre et des particules (Med SOx ECA) selon un communiqué publié par le Plan d’action pour la Méditerranée du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE/PAM).

Cette décision, qui devrait entrer en vigueur à partir du 1er mai 2025 a été adoptée, lors de la 79e session du Comité de protection du milieu marin de l’OMI, tenue jeudi soir, à Londres.

L’objectif étant de limiter davantage la pollution de l’air par les navires dans cette zone, conformément à l’annexe VI de la convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires (MARPOL), d’après le communiqué publié, vendredi.

Ainsi, la mer Méditerranée est devenue la cinquième zone de contrôle des émissions d’oxydes de soufre et de particules dans le monde.

En vertu de cette décision, les navires opérant dans cette zone seront appelés à respecter une limite de teneur en soufre dans les carburants qu’ils utilisent, qui est l’équivalent du cinquième de la limite légale en dehors de la zone Méditerranéenne (0,10 % masse par masse (m/m), contre 0,50 % m/m autorisé en dehors de la zone méditerranéenne).

Cela se traduira, selon la même source, par une baisse de 78,7% des émissions d’oxydes de soufre (SOx) et une réduction annuelle de 8,5 millions des émissions de ce gaz toxique rejetées dans l’atmosphère, outre la réduction des émissions de particules de 23,7%.

L’adoption de cette décision par l’OMI est le fruit d’un processus multilatéral piloté par le Plan d’action pour la Méditerranée du Programme des Nations Unies pour l’environnement, qui a permis aux Parties contractantes à la Convention de Barcelone de parvenir à un consensus et de soumettre une proposition coordonnée à l’Organisation maritime internationale (OMI), institution spécialisée des Nations Unies chargée d’assurer la sécurité et la sûreté des transports maritimes et de prévenir la pollution des mers par les navires.

Selon des études menées par le PNUE/PAM, des niveaux plus faibles de polluants atmosphériques contribueront à la préservation des écosystèmes aquatiques et terrestres du bassin méditerranéen, notamment en empêchant l’acidification.

Cela est de nature également à sauvegarder la santé humaine, notamment, à travers la prévention de 1 100 décès prématurés et de 2 300 cas d’asthme infantile chaque année.

La réduction des émissions de SOx permettrait, par ailleurs, d’améliorer la visibilité à la fois à l’intérieur des terres et en mer sur de vastes étendues d’Afrique du Nord et dans le détroit de Gibraltar.

D’après le PNUE/PAM , la zone Med SOx ECA marque un tournant en Méditerranée, l’une des mers les plus actives au monde, sur laquelle circulent 20% du commerce maritime mondial.

En 2019, 24 % de la flotte mondiale de navires et plus de 17% des croisières mondiales ont sillonné la mer Méditerranée, indique la même source.