Un projet de jumelage entre la Tunisie, la France et l’Italie portant renforcement du dispositif national d’encadrement vétérinaire de la santé animale, a été lancé, mardi 13 décembre 2022 à Tunis. Financé à hauteur de 1,5 million d’euros par l’Union européenne, ce projet vise essentiellement à contribuer à préserver la santé humaine et la santé animale selon l’approche transversale ” One Health / une seule santé “, qui relie la santé humaine, animale et environnementale.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), cette approche ” met en œuvre des programmes, des politiques, des législations et des recherches dans lesquels différents secteurs œuvrent ensemble pour obtenir de meilleurs résultats en matière de santé publique “.

S’étalant sur une période de trois ans, ce projet de jumelage œuvre également à promouvoir les productions animales primaires et à développer les échanges commerciaux à l’international, notamment avec l’Union européenne. Il entend également améliorer l’efficacité des services vétérinaires, tant au profit des éleveurs que de leurs partenaires ainsi que des différents acteurs de la chaîne de valeur.

S’exprimant, lors du séminaire de lancement de ce projet, la directrice de la direction générale des services vétérinaires au ministère de l’Agriculture, Chedia Seghaier, a indiqué que ce jumelage constitue ” une opportunité pour la mise en œuvre opérationnelle de la stratégie 2030 des services vétérinaires et l’alignement du secteur de l’élevage aux normes internationales “.

Le secteur de l’élevage représente près du 5% du PIB national

Selon elle, ce secteur joue un rôle socio-économique important dans la mesure où il représente à lui seul 35% à 40% du PIB agricole, soit près du 5% du PIB national. Elle a, par ailleurs, souligné que ce projet s’inscrit dans le droit fil de l’engagement de la Tunisie dans les stratégies mondiales de lutte contre les maladies animales prioritaires telles que l’éradication de la peste des petits ruminants d’ici 2030 ou encore l’éradication de la rage humaine à médiation canine d’ici 2030.

Malgré les efforts nationaux visant à appuyer les programmes de lutte contre les maladies animales, a-t-elle fait savoir, la situation sanitaire animale reste ” préoccupante ” en Tunisie, ce qui nécessite, selon elle, une révision de la politique et du cadre légal liés à la santé animale.

Pour l’ambassadeur de l’UE), Marcus Cornaro, ce projet va permettre d’instaurer un système robuste opérationnel de contrôle basé sur des analyses de risques qui sera piloté par les différents départements ministériels concernés dont la santé, le commerce, l’agriculture et l’industrie. Il a, par ailleurs, souligné le soutien ” indéfectible ” de l’UE de la Tunisie en matière de conformité aux normes sanitaires européennes et internationales.

Pour sa part, l’ambassadeur de France en Tunisie, André Parant a déclaré que la santé humaine est étroitement liée à la santé animale, soulignant que la préservation de la santé des animaux permettra de soutenir la productivité des élevages et de renforcer la sécurité alimentaire du pays.

L’ambassadeur d’Italie à Tunis, Fabrizio Saggio a souligné, dans ce contexte, que la pandémie de Covid-19 a permis de démontrer que l’exploitation irrationnelle des ressources naturelles dont animales, a un impact direct sur la santé humaine, plaidant en faveur d’une action conjointe entre les différents intervenants qui repose sur une approche transversale alliant la santé humaine, animale et environnementale.