Un Etat accablé de dettes ne peut pas être souverain, car les bailleurs de fonds mettent toujours des conditions pour accorder des crédits. C’est ce que pense l’ancien ministre de l’Equipement et de l’Aménagement du territoire, Hédi Larbi, qui participait à un panel sur “la souveraineté économique : priorités et exigences”, organisé  dans le cadre de la 36ème édition des Journées de l’entreprise (du 8 au 10 décembre 2022).

Larbi reconnaît cependant que les bailleurs de fonds aident à instaurer la souveraineté, en cas de réalisation de réformes efficientes. “Si les financements obtenus sont soumis à des recommandations sur plusieurs années, la faute ne revient pas aux bailleurs de fonds, mais à l’Etat qui a des problèmes financiers et structurels”.

De son côté, le vice-président du Conseil économique national pour le président de la Corée du Sud, Keun Lee, s’est déclaré étonné de voir la Tunisie importer de produits alimentaires alors qu’elle peut compter sur son agriculture pour développer les cultures et en faire un moteur du développement. “La Tunisie peut s’inspirer de l’expérience chinoise dans ce domaine. La Chine n’avait dans les années 70 qu’une autosuffisance de 30% pour le riz, mais a pu multiplier sa production grâce à une augmentation des prix de la production locale, supérieure aux produits importés, ce qui a permis de pérenniser sa production agricole et de booster sa production et sa productivité”.

Pour sa part, l’ancien président du Conseil italien, Matteo Renzi, a mis l’accent sur le rôle de la stabilité financière dans la réalisation de la souveraineté nationale ainsi que sur l’importance pour la Tunisie, de renforcer ses relations économiques avec l’Afrique, l’Europe et les pays du Golfe.

Les Journées de l’entreprise, organisées par l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE), dans leur 36ème édition, ont porté sur le thème de “L’Entreprise & la sécurité : liberté et souveraineté”.