A l’occasion de son 66ème anniversaire, la douane tunisienne a exprimé son ambition de renforcer son rôle de facilitateur des échanges commerciaux et de partenariat des acteurs économiques, et de rompre ainsi avec l’image d’un simple corps de contrôle procédural des transactions commerciales.

Lors d’une conférence sur “Le rôle de la douane dans le soutien des exportations “, qui se tient jeudi et vendredi (8 et 9 décembre 2022), au siège de la Direction générale des douanes, Rim Haouet, contrôleur général de la division des directions techniques, a indiqué que ” la douane tunisienne multiplie les efforts pour relever les défis liés au renouvellement et à la modernisation du système douanier, dans l’objectif d’honorer sa mission de facilitateur des échanges commerciaux, à travers un dédouanement efficace et rapide “.

“La douane doit également, développer sa réactivité face à un monde évolutif, mais également face à l’évolution des défis et menaces pesant sur les échanges commerciaux internationaux ” a-t-elle ajouté, précisant que ” le plan stratégique quinquennal de la douane 2020-2025 vise à doter la douane d’une approche innovante, en modernisant ses outils et structures et en la transformant en véritable partenaire des acteurs économiques dans leur conquête de nouveaux marchés “.

Les femmes chefs d’entreprise ont besoin d’être accompagnées…

Réagissant à ces propos, la présidente de la Chambre nationale des femmes chefs d’entreprise, Leila Belkhiria, a fait remarquer que les femmes cheffes d’entreprise, dont la majorité dirigent des PME, ont besoin d’être encadrées et accompagnées dans leurs démarches d’exportation.

Elle a affirmé que la douane a un rôle à jouer dans ce sens, en fournissant l’information nécessaire et en communiquant sur les outils qu’elle met à disposition des exportateurs.

Les femmes cheffes d’entreprise ont également besoin, selon leur représentante, d’une digitalisation des procédures qui leur permet de gagner du temps et en efficacité et qui renforce la fluidité des échanges.

Belkhiria a indiqué que “l’approche de partenariat avec le secteur privé prônée par la douane, permettrait de rompre avec l’approche traditionnelle souvent liée aux contrôles et aux sanctions et d’améliorer le climat de l’export, mais nous avons besoin de voir sur le terrain, l’ensemble de ces engagements pour réussir à instaurer un partenariat gagnant-gagnant “.

Manque de communication…

Pour sa part, le directeur régional de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), Anis El Fahem, a déclaré : “s’il y avait un reproche à faire à la douane, ce serait plutôt la faible communication sur les outils et privilèges qu’elle accorde aux acteurs économiques, ce qui la réduit souvent, dans l’esprit collectif, à un simple corps de contrôle économique”.

Il a indiqué que ” la douane doit faire connaître les mesures exceptionnelles et les avantages douaniers dont bénéficient les entreprises exportatrices ou potentiellement exportatrices, afin de pouvoir réduire les coûts et les délais de traitement des dossiers et simplifier les formalités d’envoi des expéditions, à l’instar des privilèges qu’offre le statut de l’Operateur Economique Agréé, une certification recommandée pour les acteurs de la chaîne logistique internationale, qui permet aux services douaniers d’identifier les entreprises fiables et ainsi de leur donner un traitement particulier aussi bien au niveau des procédures qu’aux modes de contrôle “.

Il a mis l’accent sur le rôle joué par la BERD, dans le rapprochement entre les acteurs économiques et la douane, dans le cadre de ses programmes d’appui aux exportations, exprimant l’espoir de parvenir à l’issue de cette conférence, à un plan d’action concret qui balise le terrain à un partenariat efficace et économiquement très bénéfique, entre le corps douanier et les services économiques.

La conférence est organisée en partenariat avec la Chambre Nationale des Femmes Cheffes d’Entreprise (CNFCE), la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement BERD et la délégation de l’Union européenne en Tunisie, dans le cadre du Programme Insadder, l’instrument européen d’appui à l’exportation.