L’écrivain francophone Yamen Manai se distingue à nouveau en remportant le Prix de la littérature arabe 2022, doté de 10 000 euros, pour “Bel Abîme”; un roman de 112 pages paru le 2 septembre 2021 aux Editions Elyzad.

Le Prix de la littérature arabe a été créé en 2013 par la Fondation Jean-Luc Lagardère et l’Institut du monde arabe (IMA). Le lauréat tunisien multi-primé, qui est basé en France, sera reçu le 3 décembre prochain au siège de l’Institut à Paris, dans le cadre des rencontres littéraires ” Une heure avec… “, lit-on sur le site de l’IMA.

Le jury a salué “un bref roman passionnant écrit dans un style simple et puissant à la fois, qui dénonce, à travers le parcours d’un adolescent révolté, les injustices d’une société cruelle dans la Tunisie des banlieues populaires”.

Il souligne que “ce livre, écrit par un auteur tunisien francophone qui a déjà à son actif trois romans, a été publié par les Editions Elyzad dont le travail fait honneur à la Francophonie”.

Pour cette 10ème édition du Prix de la littérature arabe, le jury, présidé par Pierre Leroy (directeur général de Lagardère SA et administrateur délégué de la Fondation Jean-Luc Lagardère), est composé de personnalités du monde des arts et de la culture ainsi que de spécialistes du monde arabe.

Une mention spéciale a été également attribuée à l’écrivain soudanais Hammour Ziada pour son roman “Les Noyères du Nil (Editions Sindbad / Actes Sud), traduit de l’arabe par Marcella Rubino et Qaiès Saadi.

Pour ce roman d’Hammour Ziada, le jury avoir récompensé “un roman qui nous plonge dans un village du Soudan dans les années 1960”. Il raconte “les antagonismes et transitions familiales au sein d’une société paysanne dont la vie simple et parfois cruelle est rythmée par les crues du Nil “.

Pierre Leroy est revenu sur la vocation du Prix : ” Notre ambition est de contribuer a? promouvoir la littérature arabe, encore trop souvent privée de l’écho qu’elle mérite en Europe, parce que le livre est et doit rester un puissant vecteur de découverte et de compréhension entre les cultures “.

Jack Lang, président de l’IMA, a rappelé le caractère unique du prix et son rôle essentiel en tant que ” caisse de résonance pour les écrivains qui témoignent de l’extraordinaire vitalité? de la littérature contemporaine arabe “.

Cette nouvelle distinction en France s’ajoute à celles remportées auparavant par l’auteur de Bel Abîme, dont le prix Orange du livre en Afrique, le prix Micheline, le de l’Algue d’or, le prix Texto 2022 Université Sorbonne Nouvelle, le prix La Passerelle, le prix Flaubert en plus d’une mention spéciale du prix Ahmed Baba de la littérature africaine. Récemment, ce roman a également eu une mention spéciale du prix du roman Métis des lecteurs, de la ville de Saint-Denis à la Réunion.

Dans Bel Abîme, l’auteur “conte avec fougue le cruel éveil au monde d’un adolescent révolté par les injustices. Heureusement, il a sa chienne Bella. Entre eux, un amour inconditionnel et l’expérience du mépris dans cette société qui honnit les faibles jusqu’aux chiens qu’on abat ” pour que la rage ne se propage pas dans le peuple “.

Les autres romans de cet auteur, ingénieur de formation, sont tous publiés chez son éditeur tunisien Elyzad : La marche de l’incertitude (poche, 2010), La sérénade d’Ibrahim Santos (2011; poche, 2018) et L’Amas Ardent (2017) qui sont récompensés de nombreux prix littéraires. Depuis leur création en 2005, “Les éditions Elyzad” publient de la littérature en langue française tout en proposant des textes qui reflètent une littérature vivante, moderne et exigeante.

“Bel Abîme” existe aussi en version numérique. Ce roman en français est traduit en italien et en roumain (RAO – relecture assistée par ordinateur).