L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) appelle le gouvernement Bouden à expliquer aux Tunisiens ce qui a été convenu, de manière unilatérale, avec le Fonds monétaire international (FMI). Au passage, la centrale syndicale dit rejeter toutes décisions sur la levée des subventions ou la cession des entreprises publiques, lit-on dans un communiqué publié vendredi 11 novembre 2022.

L’UGTT critique, à l’issue de la réunion de son bureau exécutif, le manque de transparence du gouvernement qui n’a pas dévoilé ce qui a été convenu avec le FMI, ainsi que ses déclarations contradictoires sur les dossiers de la levée des subventions et la cession des entreprises publiques.

Elle affirme toutefois être disposée à entamer un dialogue participatif permettant d’introduire des réformes justes et équitables afin de sauver les entreprises publique qui sont le levier de l’économie, notamment en l’absence d’investissements privés nationaux et étrangers.

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L’UGTT a appelé à faire face à la flambée des prix après avoir constaté une détérioration importante du pouvoir d’achat des Tunisiens, avec une pénurie sans précédent d’un certain nombre de produits de base et des médicaments.

Appel à la clarté…

Elle estime nécessaire d’adopter une politique claire visant à lutter contre la spéculation, le monopole et la contrebande, et à dédommager les citoyens suite à la dégradation du pouvoir d’achat, à travers l’intervention directe de l’Etat pour soutenir la production agricole, réviser les circuits de distribution et réduire l’ingérence des lobbies.

Forte régression des investissements

Pour la centrale syndicale, il y a une forte stagnation de l’économie, une forte régression des investissements et la tendance d’un certain nombre d’institutions étrangères à quitter la Tunisie vers d’autres destinations en raison de l’instabilité, de la bureaucratie et l’absence de toute vision encourageante pour les financements et investissements.

Soutien aux manifestations pacifiques

L’UGTT exprime son soutien aux manifestations pacifiques et mouvements populaires visant à défendre les moyens de subsistance des Tunisiens, mettant en garde le gouvernement contre la poursuite des politiques impopulaires qui pourraient conduire à “une explosion sociale”.

Dans cet ordre d’idées, le syndicat indique qu’il est urgent de prendre une décision politique pour régulariser la situation des enseignants, professeurs, surveillants suppléants et vacataires et mettre fin au travail précaire, appelant à l’attribution de lignes de financement urgentes pour sauver le secteur de la santé.

Elle déplore la détérioration des secteurs de l’éducation, de la santé et des transports et la perturbation des cours dans de nombreux établissements scolaires en raison des décisions du Ministère de tutelle et du gouvernement, qui ont contourné les lois réglementant les affectations et les nominations.

Selon l’UGTT, la détérioration des services dans les hôpitaux, cliniques et dispensaires s’est accentuée en raison du manque de ressources, de l’endettement, de l’absence d’encadrement et de la pénurie en médicaments, mise à part la négligence du secteur des transports qui est inapte, actuellement à fournir les services aux citoyens.

Inconséquence…

Pourtant, la centrale syndicale appelle le gouvernement “à accélérer la mise en œuvre des conventions conclues dans le cadre de l’accord du 06 février 2021”, et renouvelle sa demande d’annulation de la circulaire n° 20.

Migration irrégulière, délinquence…

S’agissant du dossier de la migration irrégulière, elle souligne la croissance flux de migration irrégulière et des pertes humaines, appelant à clarifier la politique de l’Etat en matière de migration en général et de migration irrégulière en particulier.

Elle appelle au respect des droits et libertés, à ne plus avoir recours aux solutions sécuritaires et à entamer un dialogue sociétal pour faire face à la délinquance, la criminalité et le chaos.

L’UGTT dénonce les campagnes de distorsion et de fausses allégations à son égard et à celui de ses dirigeants en raison de ses positions sur la crise que traverse notre le pays, dont notamment son refus, de ce qui a été divulgué sommairement sur l’accord convenu entre le gouvernement et le fond monétaire international.