Le porte-parole du gouvernement, Nasreddine Nsibi, a déclaré, jeudi 3 novembre à Dar Dhiafa à Carthage, en marge des premières assises de l’innovation, que la priorité actuelle du gouvernement est de réformer toutes les entreprises publiques, sans pour autant en céder aucune.

Savante trouvaille, en somme.

Dans une déclaration aux médias, il a indiqué que le programme soumis par le gouvernement au FMI est basé sur une approche de traitement au cas par cas des entreprises publiques pour aboutir à des propositions d’action, et ce en question en fonction de leurs spécificités, leur situation et des moyens à mobiliser pour les réformer.

Nsibi souligne que des conseils ministériels ont été consacrés à chacune de ces entreprises qui ont été appelées à présenter leurs plans de réforme et les moyens nécessaires pour les mettre en œuvre.

Pour ce faire, le ministre a fait savoir que des experts de chaque secteur seront consultés pour étudier tous les scénarios possibles.

Orienter les subventions…

S’agissant de la levée de la subvention sur les produits de consommation, Nsibi a souligné que la subvention sera orientée vers ceux qui en ont besoin, afin de stopper l’hémorragie du monopole et la vente des produits subventionnés via les circuits de contrebande dans les pays voisins.

Il a fait savoir que la subvention profitera à plus 80% du peuple tunisien d’une manière directe via une plateforme électronique dédiée à cette fin, dans une première étape, indiquant que la plateforme est prête et qu’elle est en stade d’expérimentation. Les catégories sociales dans le besoin, inscrites auprès du ministère des affaires sociales, seront automatiquement intégrées sur cette plateforme, soulignant que l’inscription des autres catégories sociales se fera volontairement. Des campagnes de sensibilisation seront organisées afin d’inciter les citoyens à s’y inscrire.

Sur un autre plan, le porte-parole du gouvernement a expliqué la pénurie de certains produits de consommation par la baisse de l’offre et la montée des prix, en raison des changements géostratégiques, exprimant l’attachement du gouvernement à honorer ses engagements et à s’approvisionner en quantités suffisantes pour constituer des réserves.

Nsibi a en outre, considéré que la gestion de la pénurie ne dépend pas uniquement des importations mais aussi des filières de production, faisant remarquer que le ministère de l’agriculture œuvre à surmonter les faiblesses structurelles de ces filières.

Gaz naturel algérien : le démenti

Quant à l’approvisionnement en gaz naturel pour l’hiver prochain, le responsable a démenti les informations selon lesquelles le contrat avec l’Algérie aurait pris fin, déclarant que ” la relation entre les deux pays dépasse l’aspect contractuel, l’Algérie donne la priorité de l’approvisionnement en gaz à la Tunisie, laquelle n’a pour le moment aucun problème à ce niveau”.

Le directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du Fonds monétaire international, Jihad Azour, avait indiqué dans une interview à l’agence TAP, que certaines entreprises publiques souffrent de problèmes financiers qui sont lourdement supportés par les contribuables.

L’indispensable réforme…

Ces entreprises doivent être réformées pour améliorer leur situation financière et alléger leurs charges sur le budget de l’Etat, car les entreprises publiques doivent être de vraies locomotives de l’économie du pays et contribuer à renforcer la concurrence et à améliorer le climat des affaires.

Il avait souligné que le gouvernement tunisien a mis en place un programme de réformes visant le traitement au cas par cas de ces entreprises en fonction de leur situation financière et de leurs niveaux de performances et de rentabilité.

Toujours selon lui, ce programme de réformes prendra en considération les priorités et les stratégies de ces entreprises et visera à améliorer leurs performances en améliorant leur gouvernance, y compris dans le cadre d’un partenariat public-privé. L’objectif étant de renforcer la productivité de l’économie, d’améliorer les capacités financières de l’Etat et de donner la chance au secteur privé d’être une locomotive de l’économie.