La vente des actions de la Tunisian Foreign Bank (TFB), qui peine à ce jour à s’élever au rang d’une banque universelle de droit français, occupe de nouveau les devants de l’actualité financière. Cette banque appartenant à l’Etat tunisien et aux banques nationales (la STB avec 49% du capital, la BNA 13% et le reste à l’Etat) a pourtant trouvé acquéreur malgré sa non-conformité aux règles prudentielles observées par les banques européennes, et notamment françaises.

Elle a d’ailleurs essuyé plusieurs mises en demeures de la part de l’ACPR française (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution) pour non-respect des ratios prudentiels dont un blâme et une sanction pécuniaire d’un montant de 700.000 euros, “en raison de sérieuses insuffisances affectant son dispositif de contrôle périodique et permanent ainsi que son organisation comptable”.

Elle a notamment relevé l’incapacité dans laquelle se trouvait en fait, à la date de la vérification, les responsables du contrôle interne et du service comptable de la TFB, “de vérifier les informations transmises par son agence de Tunis, dont l’activité représentait plus des deux tiers de celle de la banque mais qui fonctionnait sur un système d’information comptable autonome”.

La TFB est passée par plusieurs tentatives de cession et d’acquisition. La dernière en date a enregistré une offre d’un fonds britannique qui a proposé : 30 millions d’euros pour l’acquisition de la totalité du capital et 120 millions d’euros pour financer le plan de restructuration et celui du rétablissement des équilibres financiers de la banque sur 3 ans.

Une offre que la CAREP a rejetée préférant lancer un autre appel à manifestation d’intérêt auquel ont participé 3 banques tunisiennes : l’UBCI, la BIAT et l’Amen Bank. A ce jour, seules l’UBCI et la BIAT ont déposé des offres de rachat. Cette phase sera suivie d’une décision de retenue de l’une ou l’autre de ces banques pour poursuivre le processus de duo diligence et examiner l’offre financière; mercredi 02 novembre étant la date butoir. Ceci alors que l’ACPR risque, d’ici le 18 décembre 2022, de retirer l’agrément à la BFT, ce qui pourrait faire échouer tout le processus de vente de son capital.

La TFB Bank aurait pu être un instrument déterminant dans la conquête de ressources, notamment auprès des tunisiens résidents en France, l’équivalent de près de 10% de la population tunisienne, et d’appui aux opérateurs privés.

Le non de la CAREP au Fonds anglais pose la question de savoir pourquoi avoir attendu une année, lancé un appel international à manifestation si dès le début, on voulait que ce soient des banques tunisiennes qui acquièrent la TFB.

Des questions qui méritent réponse.

A.B.A