Il y a 35 ans, dans ma chambre de l’École normale supérieure, naissait l’idée de l’ATUGE, une association qui ne soit pas uniquement une association d’anciens; qui soit un pont entre les générations, des jeunes élèves aux très anciens; qui ne se limite pas à une seule école; qui prône la solidarité entre ses membres et promeuve la coopération entre les deux rives de la Méditerranée.

C’est avec mes amis de la Maison des Mines (la Meudeumeu) que l’idée et les principes fondateurs ont été débattus et arrêtés :
* apolitique (ce qui ne fut pas sans débats et sans éclats),
* réunir des membres avec un parcours et des valeurs en partage mais être également capable de s’ouvrir, à son rythme,
* une gouvernance qui se renouvelle (limitation statutaire des mandats).

Ces quelques ingrédients ont semble-t-il suffi à faire recette.

Dès 1989, l’ATUGE (pas encore formellement créée mais déjà active) organisait son premier événement « Prépas-Contact Cap Carthage ‘89 » (du nom de l’hôtel qui avait gracieusement accueilli l’événement) pour accueillir et orienter les jeunes lauréats sélectionnés pour les prépas en France.

Hier, 33 ans après, l’ATUGE organisait à Science Po son Grand forum annuel et c’était un plaisir de se plonger dans cette ruche avec ses stands, ses conférences, ses ateliers et son parcours d’accompagnement d’entrepreneurs dont 6 sélectionnés pour pitcher devant un jury composé de Fanny Abed, Haïkel DRINE, Florent Plazanet, Riadh Shaïek et Sihem Ben Mahmoud-Jouini qui fut également fondatrice et 1ere pdte de l’Atuge-Tunisie en 1992.

C’est à de tels événements que l’on voit que la startup Atuge a plutôt bien réussi sa phase de croissance.

Elle démontre sa capacité à innover, à entreprendre et à se renouveler : renouvellement des équipes, des générations et des thématiques.

Et la présence de nombreux anciens présidents et d’atugéens de tous âges démontrait, s’il en était besoin, que renouvellement peut rimer avec maintien d’un lien intergénérationnel fort.

Au cours de ce forum, il a également été question du rôle de la diaspora car l’Atuge est, depuis sa création, un pont au dessus de la Méditerranée et au delà (avec ses structures à Paris, Tunis, Londres, Shanghai).

Et quand on parle de s’appuyer sur des réseaux structurés pour mobiliser la diaspora au service de la Tunisie, l’Atuge n’est elle pas, en la matière, l’un des plus beaux réseaux.

Il m’a été demandé de dire quelques mots en clôture. Alors j’ai repris ceux de Si Mokhtar Latiri (paix à son âme), tenus il y a quelques années à l’occasion d’un autre forum de l’Atuge : « vous pouvez avoir réussi votre vie personnelle, votre vie matérielle, votre vie professionnelle, mais si votre pays n’a pas réussi, alors vous n’avez rien réussi! » Merci à mon ami Amine Aloulou d’avoir fait remonter ses propos à ma mémoire.

Il ne me restait plus qu’à conclure que l’Atuge c’est une flamme! L’Atuge c’est croire au mérite, c’est rejeter les positions acquises, c’est parier avant tout sur l’humain!