Une sélection de films arabes et africains, cinq longs et 7 courts-métrages, sera projetée dans trois institutions pénitentiaires dans le cadre de la 56ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC), placée sous le slogan “Créer un chemin”, qui aura lieu du 29 octobre au 5 novembre 2022.

Ces projections en milieu carcéral s’insèrent dans le cadre la 8ème édition de la section “JCC dans les prisons” qui sera organisée du 30 octobre au 5 novembre.

Les JCC dans les Prisons est une section dédiée aux détenus adultes et aux mineur.e.s qui logent dans des établissements de réinsertion. Cette tradition instaurée en 2015 constitue une fenêtre sur le monde extérieur pour les résidents des institutions pénitentiaires.

Elle est organisée dans le cadre d’un partenariat entre les JCC, le ministère des affaires culturelles, le ministère de la Justice, la Direction générale des prisons et de la rééducation et en coopération avec l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT).

Le programme de cette édition 2022 a été dévoilé lundi 17 octobre 2022 au cours d’une conférence de presse tenue à la Cité de la Culture. Les projections auront lieu dans trois institutions pénitentiaires dont les prisons civiles d’Oudhna (Ben Arous), de Monastir et de Borj Erroumi (Manouba).

Les détenues de la prison civile d’Oudhna auront rendez-vous, le 30 octobre, avec le film “Sous les Figues” d’Erige Sehiri, candidat tunisien aux Oscars. Un film marocain, L’Esclave d’Abdel Ileh Jawhari, sera projeté le 31 octobre.

Dans la prison de Monastir, il y aura la projection d’un film algérien, “La Vie d’Après” d’Anis Djaad, prévue le 1er novembre.

A Borj Erroumi, des courts-métrages issus d’Egypte, du Liban, de Palestine et du Soudan sont au menu de la journée du 4 novembre. Le même lieu abritera, le 5 novembre, la cérémonie de clôture de cette 8ème édition au cours de laquelle sera projeté le film palestinien multiprimé, 3000 Nuits de Maya El Masri.

Les mineurs résidents des établissements de réinsertion auront une programmation spéciale et les projections sont prévue le 3 novembre à la salle Tahar Cheriaa à la Cité de la culture.

Sept courts sont au programme des JCC dans les régions ; Palestine 87 de Bilel Khatib, Huit Citoyens Concernés de Lucien Bourjeily, Booby de Mahdi Barsaoui, Cai-Ber d’Ahmed Abdsalem, Spider-Man du Soudan de Phil Cox, Papa 21 de Hichem ben Ammar et Peau de Colle de Khaouther ben Hania.

Gardien des Mondes, long-métrage documentaire de Leila Chaibi est également au programme. Ce film figure aussi dans la compétition officielle du festival.

Le représentant de la Direction générale des prisons et de la rééducation, Tarek El Fani, a rappelé les objectifs de ces manifestations culturelles dans les prisons qui ont “l’avantage de conférer un certain humanisme en milieu pénitentiaire”.

Ce responsable conseiller général et directeur adjoint auprès du chargé des manifestations culturelles, a souligné l’importance de cet outil de réinsertion en milieu carcéral et qui aiderait aussi à limiter les éventuelles tensions entre agents pénitentiaux et détenus.

L’institution pénitentiaire offre, dit-il, une marge de liberté à ses pensionnaires qui peuvent s’exprimer dans le cadre d’activités artistiques et culturelles, sans aucune censure préalable”.

Pour Gabrielle Reiter, directrice de l’OMCT en Tunisie, les projections dans les prisons aident à la réinsertion des détenus dans la société.

Les objectifs des programmes culturels dans les différentes unités s’insèrent dans le cadre d’une stratégie de réforme basée sur la réadaptation du détenu dans la vie sociale.

Ce rendez-vous est un outil de sensibilisation des détenus sur les questions de l’époque et un moyen de discuter avec les professionnels du film. Les projections se tiendront en présence des équipes artistiques des films sélectionnés.

Notons que les projections dans les institutions pénitentiaires est une section du programme parallèle de plusieurs festivals de cinéma aussi bien que d’autres branches artistiques, qui existe dans plusieurs pays.