Le Centre des jeunes dirigeants (CJD) a organisé, jeudi 13 octobre 2022, une rencontre avec les journalistes de la place pour leur présenter les résultats d’une enquête, réalisée par le cabinet DATAS avec l’appui de la Fondation Konrad Adenauer Stiftung, sur le « degré de digitalisation des entreprises privées en Tunisie ».

A noter que l’enquête vise aussi à mesurer “la sévérité des obstacles qui empêchent ou ralentissent la transformation digitale des entreprises tunisiennes“.

Concernant le thème de cette enquête, rarement un sujet n’aura été aussi d’actualité qu’est la digitalisation. Et comme tout sondage ou enquête, beaucoup de chiffres, de réponses parfois contradictoires. Mais certains méritent qu’on s’y attarde.

D’abord, l’enquête a touché 1 232 entreprises (de plus de 6 employés) et a été réalisée en avril 2022.

93% C’est le pourcentage des chefs d’entreprise ayant déclaré utiliser Internet, les réseaux sociaux, les applications spécialisées ou des plateformes digitales dans leurs activités.

Toutefois, quand on leur pose la question le “niveau d’utilisation du digital par tâche“, ce pourcentage baisse à seulement 63%, et 37% ne le font pas.

Encore plus incompréhensible, plus de 62% des chefs d’entreprise interrogés affirme ne pas utiliser de moyens de paiement digitaux en Tunisie. Seuls 27,5% des entreprises sondées considèrent que l’adoption de modes de paiement digitaux est une priorité.

Plus de 51% d’entre elles disent ne pas utiliser les plateformes digitales pour le travail à distance. Curieux non !

C’est également le pourcentage des chefs d’entreprise ayant déclaré « ne pas utiliser des outils digitaux pour la prestation de services… ».

Paradoxalement, plus de 89% des chefs d’entreprise considèrent que la digitalisation peut augmenter leur compétitivité, 78% d’entre elles affirmant même que la digitalisation peut améliorer leurs parts de marché sur le marché local, alors que 72% estiment que la digitalisation peut renforcer leurs parts de marché à l’export.

Alors vous nous direz où est le paradoxe. Il se situe dans le fait que les chefs d’entreprise interrogés semblent conscients de l’importance de la digitalisation mais ne font rien ou peu pour se “digitaliser“, pour les choses ainsi.

Voici les Principaux résultats:

Degré de digitalisation des entreprises privées tunisiennes

a) Utilisation d’internet et des nouvelles technologies en général

93% des dirigeants déclarent que leurs entreprises utilisent internet, les réseaux sociaux, des applications spécialisées ou des plateformes digitales dans leurs activités.

b) Niveau d’utilisation du digital par tâche

63% des chefs d’entreprises déclarent utiliser les outils digitaux dans la gestion administrative de leurs entreprises contre 37% qui ne le font pas.

Plus de 62% des entreprises n’utilisent pas de moyens de paiement digitaux.

Plus de 51% des entreprises n’utilisent pas de plateformes digitales pour le travail à distance.

c) Niveau d’utilisation des modes de paiement digitaux.

Plus de 62% des chefs d’entreprises déclarent ne pas utiliser de modes de paiement digitaux.

d) Niveau d’utilisation du digital pour la prestation de services

60% des chefs d’entreprises déclarent ne pas utiliser des outils digitaux pour la prestation de services.

e) Niveau d’utilisation du digital pour le travail à distance

51% des chefs d’entreprises déclarent ne pas utiliser des outils digitaux pour le travail à distance.

f) Proportion des ventes de l’entreprise en utilisant les plateformes numériques

Seulement 14% du chiffre d’affaires des entreprises tunisiennes (6 et plus) sont réalisés en utilisant des plateformes numériques.

  1. Perception des chefs d’entreprises de l’impact de la digitalisation

a) Perception de l’impact de la digitalisation sur la compétitivité selon le chef d’entreprise

Plus de 89% des entreprises considèrent que la digitalisation peut augmenter leur compétitivité.

b) Perception de l’impact de la digitalisation sur la part du marché local selon le chef d’entreprise

Plus de 78% des entreprises considèrent que la digitalisation peut augmenter leurs parts de marché (marché local).

c) Perception de l’impact de la digitalisation sur la part du marché à l’export selon le chef d’entreprise

Plus de 72% des entreprises considèrent que la digitalisation peut augmenter leurs parts de marchés à l’export.

  1. Les principaux obstacles à l’augmentation de l’utilisation des outils digitaux dans l’entreprise

33% des chefs d’entreprises considèrent que les la maturité du marché est un obstacle à l’augmentation de l’utilisation des outils digitaux.

29 % des chefs d’entreprises considèrent que la réglementation est un obstacle à l’augmentation de l’utilisation des outils digitaux.

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A propos du CJD

Le CJD est une organisation qui soutient, dans un cadre global les intérêts des jeunes dirigeants, et qui encourage, via des actions de formation, de networking, de conférences et d’information, l’amélioration de leurs performances et celles de leurs entreprises.

A propos de la Konrad Adenauer Stiftung 

La Konrad Adenauer Stiftung, fondée en 1955 par Bruno Heck, est un think tank financé par le gouvernement allemand qui dispose, à l’échelle mondiale, de 78 bureaux et qui gère des programmes dans plus de 100 pays.

Parmi les objectifs affichés de la Fondation, la KAS veut favoriser la promotion de la liberté, de la paix et de la justice en même temps qu’elle souhaite approfondir la coopération au développement dans divers pays.