La commission de sécurité qui participe à l’organisation du Colloque national sur la lutte contre la violence et le vandalisme dans les stades a révélé les principaux axes de son approche sécuritaire concernant le phénomène de la violence dans les espaces sportifs.

Lors du colloque national, organisé mercredi 28 septembre 2022 par le ministère de la Jeunesse et des Sports en partenariat avec le ministère de l’Intérieur, Faouzi Derouiche, président de la commission de sécurité, a déclaré que le ministère a pris l’initiative au cours de la dernière saison sportive d’ouvrir un dialogue avec toutes les parties impliquées dans le sport, soulignant que les programmes de formation pour les forces de sécurité ont été mis à jour afin de s’ouvrir sur les nouvelles méthodes de traitement de ce genre de situation en entretenant de bonnes relations avec les supporters et en s’engageant à appliquer la loi et à éviter l’usage excessif de la force.

Il a déclaré que le ministère a ouvert des enquêtes administratives sur tous les débordements ou abus d’autorité et à organisé des cours de formation à l’intention des forces de sécurité notamment celles chargées de contrôler les portes d’entrée.

Le ministère a également développé une base de données des personnes impliquées dans les actes de violence en s’appuyant sur des moyens techniques (vidéos, photos), et dressé des listes des éléments dangereux tout en travaillant en coordination avec les autorités régionales et le Ministère Public pour prendre des décisions les empêchant d’entrer dans les stades, en plus du développement d’une base de données pour tous les groupes des supporters, leurs dirigeants, leurs adhérents et leurs sources de financement.

Derouiche a également évoqué la poursuite des visites et l’échange d’expériences dans le domaine de la lutte contre la violence dans les stades avec les pays leaders dans ce domaine, ajoutant que le ministère de l’Intérieur a intensifié les réunions de coordination avec tous les intervenants (ministère de la Jeunesse et des Sports, associations sportives, ministère de la Justice, société civile et médias…) avant les manifestations sportives pour étudier les aspects organisationnels, en plus de tenir des séances d’évaluation après les matches pour éviter toute infraction constatée tout en respectant les recommandations issues des séances de travail.

Il a précisé que le plan de communication se poursuit avec tous les médias afin de faciliter la tâche des journalistes avant, pendant et après les matches, en coordination préalable avec le Bureau de l’information et de la communication du ministère de l’Intérieur.

Le président de la commission de sécurité, a par ailleurs, appelé le ministère de la Jeunesse et des Sports à coordonner les efforts avec les ministères et structures concernés pour prendre des mesures préventives, telles que la mise en place de systèmes de contrôle et de surveillance et d’inspection automatiques au sein des espaces sportifs à travers une plate-forme numérique et des cartes d’identité électroniques qui permettent de suivre les responsables des troubles et les empêcher d’accéder aux installations sportives, outre l’adoption du système de billetterie électronique.

La commission a également appelé les fédérations et les associations sportives à faire preuve de transparence dans l’application des lois réglementant les matchs et d’écarter les arbitres incompétents, considérant que certaines décisions arbitrales ont été à l’origine du déclenchement de la violence dans l’espace sportif.

Elle a également appelé à prendre les mesures disciplinaires nécessaires contre les équipes dont les supporters ont délibérément provoqué des violences et à penser à attribuer un prix à la fin de chaque saison aux meilleurs supporters, outre l’intensification des sessions de formation et de sensibilisation des arbitres tout en prenant des mesures disciplinaires strictes contre le truquage des matches.

Quant au rôle des associations dans la réduction du phénomène de la violence, la commission a recommandé de multiplier les comités d’accueil et d’organisation pour faciliter l’afflux des foules vers les stades et réduire au maximum le contact direct entre les forces de sécurité et les supporters, en plus de la concentration des membres du comités des supporters à l’intérieur des stades pour accueillir et encadrer le public.

Il a également appelé les clubs à intensifier les communiqués sur les réseaux sociaux incitant à la tolérance et au fair-play outre l’ouverture d’un dialogue avec les leaders des supporters et leur implication dans l’organisation des matches.

Le Comité de sécurité a également souligné le rôle des médias dans la réduction du phénomène de la violence dans les stades les appelant à diffuser, lors des programmes sportifs, des spots de sensibilisation aux dangers du fanatisme et aux conséquences du vandalisme.

Concernant le volet législatif, la commission de sécurité a mis l’accent sur la nécessité de revoir les lois relatives à la violence dans les espaces sportifs et d’examiner d’urgence le projet de loi relatif à la lutte contre la violence, le fanatisme et la fraude dans le domaine sportif en durcissant les peines contre tous les appels directs ou via les médias et les réseaux sociaux ou brandissant des banderoles incitant à la haine et à la violence, ou ayant des contenus racistes et régionalistes, ainsi que la promulgation d’une loi réglementant les activités des groupes des supporters, le contrôle de leurs sources de financement et leur dissolution en cas d’infraction.

Elle a également souligné la nécessité de mettre en application les lois en vigueur, de durcir les sanctions sportives et de ne pas se limiter aux sanctions financières.