Selon des statistiques officielles, le nombre de touristes qui ont visité la Tunisie, depuis le début de l’année jusqu’au 10 septembre 2022, est estimé à 4,1 millions de touristes, contre 1,5 million de touristes en 2021 au cours de la même période.

Le ministre du Tourisme, Mohamed Moez Belhassine, qui a annoncé ce chiffre ne doit pas, logiquement, être fier pour une simple raison. Il y a des risques que cette petite performance ne soit pas reconduite l’année prochaine pour un seul motif. Les hôteliers tunisiens, plombés depuis deux ans (2020-2021) par l’effet de la pandémie de Covid-19, n’ont pas eu ni les moyens ni le temps matériel pour se préparer comme il faut à accueillir des touristes exigeants en matière de qualité de service et d’hygiène.

Personnellement je peux en témoigner. J’ai été, cet été, dans deux hôtels l’un à Gammarth (banlieue nord de Tunis) et un deuxième à Hammamet. La situation dans ces établissements est simplement désolante.

La climatisation n’existe pas dans les locaux communs (bars, réception, restaurants…), les ascenseurs ne marchent pas, et quand ils fonctionnent il faut les attendre longtemps. La restauration laissait à désirer. Il faut toujours crier ou se déplacer pour être servi et même pour trouver une place. Les clients sont servis par vagues (1er service, 2ème service, et même 3ème service).

Le matin, quand vous vous réveillez pour vous baigner ou faire une randonnée sur la plage, vous ne serez pas surpris de constater des saletés partout : bouteilles de bière vides, canettes, serviettes… Pis, les serveurs ne portent pas les tenues de serveurs. Ils sont exténués. Ils transpirent quand ils vous servent. C’est visible à l’œil nu. Leur tee t-shirt, à défaut de climatisation et de conditions de travail élémentaires, sont mouillés…

Moralité de l’histoire : les autorités touristiques, les hôteliers et autres restaurateurs risquent de cravacher l’année prochaine pour faire revenir les touristes de cette année.

ABS