TGM Gallery à La Marsa accueille, du 15 au 30 septembre 2022, l’exposition ” Image Magie ; confessions sous les plis ” du plasticien tunisien Adnen Haj Sassi, un artiste est né un pinceau à la main….ou presque.

S’étant donné une vocation didactique en privilégiant la présentation de grands mouvements de la peinture tunisienne plutôt que les solos shows, la galerie a réservé cette fois une place à ce plasticien qui dans son travail artistique, nie toute intervention aléatoire.

Dès le départ, il domine le sujet, que ce soit l’aquarelle, rapide et sans regret, le dessin à la poudre graphite que la main caresse pour la révéler, ou encore l’acrylique dont la matière est soumise au frottage pour dégager des plages de lumière, mais aussi des visages, des personnages, anges ou démons, succubes ou incubes, monstres ou génies des bois et forêts.

“L’outil, graphite, peinture ou aquarelle, le support, toile ou papier, entre à 80% dans l’œuvre. Il inspire, guide, révèle, à sa propre personnalité. L’artiste ne fait que danser avec lui”, a-t-il coutume de dire.

“Adnène Hadi Sassi navigue dans l’inachevé, mélange les genres, se permet de ne pas trancher en faveur de l’un ou de l’autre ; et nous livre ses doutes, ses plaisirs ou son désarroi”, avait écrit Aïcha Filali.

Son père, peintre en bâtiment, l’enrôlait pour l’aider sitôt l’école terminée. Et le gamin de douze ans était chargé, à coups de taloches quelques fois, de reproduire sur les murs les fausses veines du faux bois à la mode de l’époque. Car Adnen Haj Sassi n’hésitait pas à sortir du cadre, se laissant emporter par une imagination déjà débordante, et dégageant dans les fausses veines si ennuyeuses un univers de magie et de poésie.

L’hiver, cependant, le peintre en bâtiment se muait en peintre sur verre. Et Adnen découvrait, fasciné, la délicatesse des émaux, la finesse des traits, l’éclat des couleurs. Car son père travaillait avec les plus grands artistes de l’époque. Aly ben Salem, entre autres dont l’imaginaire débridé ne pouvait manquer d’influencer l’enfant rêveur.

Avec une telle histoire de famille, il était difficile d’y échapper. Là était son destin, il s’y engagea avec passion : une maîtrise en esthétique et science de l’art, et une initiation à la céramique, au modelage, à la gravure et au verre soufflé dont il fit sa spécialité. Il enseigna par la suite le dessin analytique, et abandonnant le verre soufflé, discipline pénible et ingrate, se consacra corps et âme à la peinture.

Curieusement, c’est à Ghomrassen que Adnen Haj Sassi organise sa première exposition personnelle. Faut-il y voir un désir de rencontrer un autre public que celui des expositions de groupe dans les lieux consacrés ? Il ne le dira pas, laissant planer le mystère sur ses choix.

Adnène Hadj Sassi est né le 17 septembre 1961 à Sfax. Depuis 1996, il enseigne les arts plastiques à l’Institut Supérieur des Beaux-arts de Tunis.

Titulaire d’un DEA en arts plastiques, il participe régulièrement à des expositions en Tunisie et à l’étranger. Il a remporté le premier prix du Ministère de la culture en 2002.

Pendant plus d’une décennie, Adnène Hadj Sassi anima l’atelier peinture au sein du Centre des Arts Vivants de Radès.