9,1% aux Etats-Unis, 78,5% en juin sur un an en Turquie, 5,8 en France, 14,6% en Egypte, 5,3% au Maroc en juin –et on s’attend à une année difficile et un ralentissement de sa croissance, selon les prévisions de la Banque centrale marocaine. Voilà quelques taux d’inflation repérés dans nombre de pays.

En Tunisie, l’inflation est de 8,1% malgré plus d’une décennie d’instabilité politique et de récession économique, et surtout malgré le maintien de la compensation et des subventions de l’Etat sur les denrées de base et les hydrocarbures.

Mais devons-nous pour autant nous estimer heureux ? Le pire reste devant nous, disent certains experts, malgré l’optimisme prudent du gouvernement Najla Bouden qui espère une ouverture sur les marchés internationaux si l’accord pour relancer la mise en place d’un programme avec le FMI réussit.

Au ministère du Commerce, on se bat quotidiennement pour que le marché soit approvisionné en produits de consommation de base, dont le sucre subventionné. Les cours mondiaux de ce produit de base ont également flambé, et l’Etat tunisien y perdrait quotidiennement plus d’un million de dinars.

Selon certaines sources, le président de la République opposerait un niet à toute augmentation des prix du sucre même pour les opérateurs dans le secteur de l’agroalimentaire, ce qui est inadmissible dans l’état actuel des choses et très fragilisant pour des finances publiques au plus bas.

La priorité pour le département du Commerce est actuellement l’approvisionnement en sucre pour la consommation familiale. Quant à l’huile végétale subventionnée, les dernières acquisitions ont été procurées à hauteur de 1 950 dollars la tonne, contre 800 dollars la tonne l’année dernière. Le coût a augmenté en raison de la hausse des prix à l’international et la baisse du dinar, sans oublier le coût du transport maritime qui a doublé plus de six fois, et la pénurie à l’échelle mondiale de tous les produits de base.

Plus que dénicher le financement des importations des produits de base, le grand souci du gouvernement est de pouvoir en pourvoir les quartiers populaires et les zone de forte densité en population.

La lutte contre la spéculation continue bien que ce ne soit pas la principale raison de la pénurie des produits de consommation courante sur le marché. Les décideurs publics restent convaincus qu’ils parviendront incessamment à assurer l’approvisionnement du marché de toutes les denrées.

Mais la question persistance reste : jusqu’à quand les finances publiques subiront-elles le poids des subventions et des frais d’une compensation qui ne profitent pas uniquement à ceux qui en ont besoin pour des raisons populistes et qui risquent à très court terme de mettre KO tout le système ?

A.B.A