L’expert en développement agricole et rural, Noureddine Nasr a mis l’accent, jeudi, sur l’importance du patrimoine génétique dans le renforcement de la souveraineté alimentaire, soulignant l’échec de la Révolution verte, qui a duré plus de 70 ans, à réaliser la sécurité alimentaire.

Intervenant au cours d’un colloque organisé par la Banque nationale des gènes (BNG) dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale et nationale de l’environnement, il a souligné que les répercussions de la révolution verte sur l’environnement ont été importantes, notamment sur la biodiversité (-70%), l’économie et la santé.

Cette situation est due à l’utilisation excessive des engrais chimiques, des pesticides mortels et des hormones, outre la perte des semences locales et l’utilisation par l’agriculteur des semences disponibles sur le marché qui sont généralement des semences hybrides, sensibles et non adaptées à leur environnement en plus de leur prix élevé.

L’échec de la révolution verte s’est, également, manifesté par l’augmentation du nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde, lequel (nombre) a atteint plus de 800 millions, alors que près de 45 millions de personnes dans 43 pays sont au bord de la famine, selon des rapports des Nations Unies.

Cependant, ces mêmes rapports, dont la dernière publication date de 2021, ont recensé une perte de 1,3 milliard de tonnes des cultures agricoles pré et post récolte et 2 milliards de personnes souffrant d’obésité dans le monde.

Nasr a appelé, dans ce cadre, les pays à réviser leurs politiques agricoles et à revenir aux modèles biologiques et écologiques tout en s’appuyant sur la biodiversité.

De son côté, la cheffe de cabinet du ministère de l’environnement, Zhour Methamem a mis l’accent sur l’importance du rôle joué par la banque et sa contribution à l’effort national via la coordination entre les différents intervenants impliqués dans la préservation du patrimoine génétique, afin d’atteindre les objectifs stratégiques de l’Etat dans ce domaine.

La BNG est chargée de l’évaluation et de la conservation des ressources génétiques notamment les variétés rares, menacées et celles qui présentent un intérêt économique, écologique ou médicinale.

Elle fonctionne sous forme de réseau national de neuf équipes regroupant tous les intervenants concernés par le domaine de préservation des ressources génétiques, la lutte contre les changements climatiques et les maladies nouvelles et émergentes.

Les programmes les plus importants de la BNG consistent à maintenir les ressources génétiques dans leurs réserves naturelles et en dehors de celles-ci.

En fait, le nombre total d’échantillons conservés a atteint 45 mille, en plus de la multiplication et de la distribution gratuite de ressources génétiques aux agriculteurs pour assurer leur préservation dans leurs réserves naturelles.

Dans le domaine des céréales, la banque a distribué 11 500 kg de céréales en faveur de 100 agriculteurs pendant la saison agricole en cours et a récupéré environ 6000 échantillons de l’Australie, de l’Inde, de la République tchèque, du Mexique, de l’Amérique et de la Syrie.