La 2ème foire aux vélos (ou souk des bicyclettes) s’est tenue dimanche 21 mai 2022 au parc Bir Bel Hassen, à l’Ariana. La municipalité de la ville est co-organisatrice de cette manifestation avec Vélorution Tunisie, une association active dans le domaine de promotion de l’usage de la bicyclette en Tunisie.

Sous un soleil de plomb, une ” quarantaine de vendeurs ” étaient présents à cette foire offrant des bicyclettes d’occasion ainsi que des accessoires de tous genres. Des bicyclettes de plusieurs marques mais également de différentes tailles ont occupé les bords des trottoirs, tandis que des casques, équipements et accessoires ont été étalés sur des petites tables ou par terre.

Lieu de rencontre sécurisé et organisé

Cette manifestation permet d’offrir aux vendeurs de vélos d’occasion et aux acquéreurs la possibilité de se rencontrer, affirme Mahdi Zaim, volontaire à l’association depuis 3 ans.
Les produits et leurs vendeurs sont enregistrés, ce qui permet aux acheteurs d’éviter certains problèmes comme la possibilité de tomber sur des articles ” volés “, explique-t-il à l’agence TAP.

Cette foire, dont la première édition s’est tenue le 29 avril 2022, a été bien accueillie par les adaptes du vélo car elle crée une dynamique dans ce domaine, d’autant que les acquéreurs peuvent bénéficier de l’expertise technique de certains volontaires de l’association selon Mahdi, qui en fait partie.

Ahmed Omri, entraîneur de spinning, a choisi d’y revenir après une première participation en avril qui lui a permis d’écouler plusieurs accessoires.

Pour Ahmed, qui a fait partie de l’équipe nationale de triathlon entre 2015 et 2017, la foire aux vélos peut contribuer à diffuser la culture du vélo qui peut servir dans les déplacements vers les lieux de travail.

L’Etat et les entreprises doivent encourager les travailleurs à opter pour le vélo notamment, pour les petites distances, à travers la création de pistes cyclables pour le premier et la création de parking et la fourniture de casiers à vélo pour la seconde.

Pour ce professionnel du vélo, l’initiative d’organiser cette foire et la création de l’association Vélorution en elle-même lui inspirent plusieurs idées dans ce domaine.

Quant à Hedi Sdiri, jeune vendeur venu spécialement de Jendouba pour écouler ses produis, la foire ” est bien organisée, on est plus en sécurité et il n’y a pas d’intermédiaires comme c’est le cas à Moncef Bey “, dit-il.

Les prix dépendent toujours de l’offre

Hedi, qui prend part à cette foire pour la première fois, a mis en vente huit grands vélos d’occasion et de marques européennes, dont les prix varient entre 1 500 et 1 700 dinars. A 11h00 du matin, il en avait vendu deux.

Ce trentenaire, qui a trouvé dans cette activité une source de revenu, explique les prix élevés de ses bicyclettes par la hausse des droits de douane que les Tunisiens résidant à l’étranger doivent payer s’ils reviennent avec des vélos acquis à l’étranger, ce qui, selon lui, se répercute inévitablement sur les prix sur le marché.

Ses prix sont décriés par certains visiteurs à l’instar de Moez Ben Youssef, 51 ans, qui était à la recherche d’un vélo.

Ce consultant pointe du doigt une situation aberrante en Tunisie, pays qui fabrique des vélos pour l’exportation mais dont les citoyens sont obligés d’acheter des vélos d’occasion dont les prix sont chers.

Idem pour Moncer, 52 ans, qui marchandait une bicyclette à 670 dinars, mise en vente dans ce souk.

” Les prix sont élevés, mais ça ne va pas me dissuader d’acquérir une bicyclette car je ne me déplace à mon travail de gardien que sur deux roues “.

Cette hausse des prix est due à l’absence d’une offre suffisante, note Stéphanie Pouessel, cofondatrice de Vélorution.

Selon elle, le souk constitue notamment une expérience pilote qui permet de faciliter l’acquisition d’un vélo mais également de donner de la valeur et de l’importance à ce produit.

Quelque 30 volontaires de l’association ont été mobilisés pour l’organisation de cette foire, qui doit normalement se tenir mensuellement pendant les quatre prochains mois.