Une enveloppe de 20 millions de dollars sera allouée par le Fonds saoudien pour le développement (FSD) à la restauration de la mosquée Okba à Kairouan et son environnement immédiat, et la mosquée de la Zitouna à la Médina de Tunis. C’est le Sultan Bin Abdul Rahman Al Murshid, directeur exécutif du FSD, qui l’a annoncé.

Dans une déclaration aux médias à l’issue de sa rencontre, mercredi 9 février 2022 à La Kasbah, avec la ministre des Affaires culturelles, Hayet Guettat Guermazi, le responsable saoudien a qualifié la rencontre de ” positive et réussie “, qui a eu lieu en présence de l’ambassadeur de Abdelaziz Ben Ali Sakr, ambassadeur de l’Arabie Saoudite en Tunisie.

” Ma visite en Tunisie s’inscrit dans le cadre de dynamisation de la réalisation des projets en suspens qui sont financés par le Fonds saoudien pour le développement, a encore indiqué Sultan Bin Abdul Rahman Al Murshid.

Pour sa part, Guermazi a rappelé les projets financés par FSD, fruit d’un long partenariat établi entre les deux pays qui dure depuis plus de quatre décennies. Ce partenariat qui touche aux divers aspects du secteur culturel concerne actuellement, la mosquée Okba à Kairouan et celle de la Zitouna à Tunis, deux monuments religieux inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, a encore dit la ministre.

Il ressort de cette rencontre que le Bassin aghlabide pourrait bien rentrer dans le programme d’aide saoudien pour la restauration des sites historiques et religieux à Kairouan. La ministre a évoqué un projet “important” et “assez coûteux” qui nécessiterait des fonds supplémentaires en vue de redonner vie à cet élément du patrimoine mondial de l’humanité.

La restauration du Bassin a été relativement interrompue dans le passé, a fait savoir la ministre ajoutant que son département est intervenu pour délimiter les dangers éventuels et fixer les financements à allouer en vue de sauver ce monument.

Les deux parties, tunisienne et saoudienne, ont examiné les projets culturels réalisés dans le pays moyennent des financements saoudiens, notamment ceux relatifs à la restauration des mosquées de Okba et la Zitouna. Au cours de cette rencontre, il a été convenu de hâter le démarrage des travaux en vue finaliser les travaux de restauration dans les plus brefs délais.

Rappelons que l’Institut National du Patrimoine (INP) avait lancé fin octobre 2020, un appel d’offre international qui vise “la réalisation de l’étude de restauration et de mise en valeur de la grande mosquée de Kairouan et son environnement immédiat “.

Dans le cadre de ce projet, les travaux concerneront également ” la restauration et la mise en valeur des bassins aghlabides de Kairouan et de leur environnement immédiat “, lit-on encore dans le communiqué publié à l’occasion de cet appel qui était ouvert aux groupements de bureaux d’études ou le groupement de bureaux d’études et experts tunisiens, saoudiens et étrangers répondant aux critères de compétences dans le domaine des études du projet.

Cet appel d’offres international rentrait dans le cadre des dispositions et des conditions du mémorandum en date du 27 juillet 2017 conclu entre la république tunisienne et la partie saoudienne représentée par le Fond saoudien pour le développement (FSD).

Un don d’une valeur de 15 millions de dollars était destiné à contribuer au financement du projet de “réhabilitation de la mosquée Okba Ibn Nafaa et de l’ancienne Médina de Kairouan “.

La Grande Mosquée est l’un des monuments majeurs de l’islam et un chef-d’œuvre de l’architecture universelle. Il est situé au cœur de la ville de Kairouan qui est inscrite, depuis le 7 décembre 1988, sur la Liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO.

Première ville musulmane fondée au Maghreb, Kairouan a joué un rôle prépondérant dans l’évolution de l’histoire et de la diffusion de la civilisation arabo-musulmane. Elle est considérée la capitale et l’un des plus brillants foyers de la culture arabo-musulmane du Maghreb durant cinq siècles. La valeur et l’authenticité de ses monuments, la richesse et la variété de ses trésors archéologiques, font encore de cette ville un véritable musée vivant des arts et de la civilisation arabo-musulmane.

Les riches formes architecturales de ses monuments et la diversité de leur répertoire ornemental reflètent le rôle qu’a joué Kairouan dans l’élaboration et la diffusion de l’art musulman. De nos jours, la médina de Kairouan compte parmi les rares villes musulmanes qui a su jalousement préserver son patrimoine.

Une délégation saoudienne est actuellement en visite en Tunisie pour examiner les projets financés par le FSD dans les différentes régions du pays.

Outre le patrimoine, trois autres projets dans le secteur de la santé à Kairouan bénéficient d’une enveloppe totale qui avoisine les 130 millions de dollars destinés entre autres à la construction d’un Hôpital baptisé au nom du Roi Salmane Ben Abdelaziz Al Saoud.

Le site de Fond saoudien pour le développement (FSD) indique également des projets de construction de deux CHU dans les villes de Kasserine et El Jem.

La même source rappelle que les interventions du FSD, moyennant 4 dons et 30 prêts, avaient permis la réalisation 28 projets de développement en Tunisie (éducation, ressources hydriques, électricité, transport, santé, énergie, infrastructure, développement rural).

La partie saoudienne espère surmonter les obstacles qui entravent la mise en œuvre des divers projets en suspens en Tunisie, notamment ceux du patrimoine, d’ici la fin de l’année en cours.